La fée carabine de Daniel Pennac

imageRÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR

« Si les vieilles se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tir à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c’est ma faute, moi je pose la question : où va-t-on ? »

Ainsi s’interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogues de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d’un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l’innocence même (« l’innocence m’aime ») et pourtant … pourtant le couple idéal pour tous les flics de la capitale.


MA NOTE FINALE : 18/20

SCÉNARIO ET PERSONNAGES : 5/5

ÉCRITURE : 5/5

ORIGINALITÉ : 4/5

LE LIVRE EST-IL ADDICTIF ? 4/5


Ah ! Mais quel plaisir immense c’est, de lire du Pennac ! Et comment on se laisse embarquer et comment on dévore un livre pareil ! Après avoir lu le tome 1, c’était sûr et certain que je lirais le tome 2. Alors j’ai enchaîné en 1 seconde. Et la suite est terriblement réussie.

Chez Pennac, tout est réussi, oui : la narration : on sait que c’est Malaussène qui parle, mais en même temps il sait tout, parfois c’est assez ambigu, et c’est ça l’atout majeur, pour moi, de cette narration. Pennac écrit comme il le veut, il dit ce qu’il veut, mais, au moins, il le dit bien. L’histoire, aussi, est réussie. Pennac nous met sous la dent une trame policière qui est un prétexte à décrire les travers d’une époque, d’un quartier attachant : Belleville, à Paris. En effet, on s’attache (comme dans le premier tome) aux personnages, parfois on les déteste, mais, au fond … on ne veut pas les quitter. Bizarre, n’est-ce pas ? C’est Pennac. L’histoire n’est on ne peut plus ancrée dans son époque (1989, au passage). On ajoute à cette atmosphère très travaillée les personnages majeurs de la série, mais aussi les policiers, très bien décrits, parfois à la psychologie complexe, comme le Pastor, où tout au long on en apprend un peu plus sur son histoire, Van Thian, et son double personnage de policier exténué et de veuve asiatique, un homme très bien décrit et très difficile à cerner.

Au final, quand on ressort d’un roman comme ça, on se dit que pendant 300 pages on a vu la vie différemment, on l’a vu sous l’écriture de Pennac, et … qu’est-ce que c’est beau.