La vieille qui voulait tuer le bon Dieu - Nadine Monfils **

Par Philisine Cave
Mémé Cornemuse, sexagénaire (voire plus) délurée, fan d'Annie Cordy et de JCVD (Jean-Claude Van Damne) tente le casse du siècle en trouvant refuge dans un immeuble et assiège l'état de concierge pour couvrir ses méfaits. Ma Dalton des temps modernes et Tatie Danielle en relations humaines, elle manque de bol : les meurtres s'accumulent sur son passage (histoire d'attirer la flicaille auprès d'elle) tandis que la femme d'un pédophile s'incruste dans le couvent sis en face de sa loge et catalyse l'attention publique et médiatique, une situation idéale donc, lorsque vous recherchez l'absolue discrétion. Mais Mémé Cornemuse a de la ressource (familiale) et pour une fois, celle-ci tombe juste à point !

image captée sur le site de Libfly.com

J'aurais pu sincèrement aimer ce roman mais tout m'a énervée (et pourtant,  je suis bon public). Je n'ai pas cru une seule seconde à l'accumulation des situations. Je n'ai pas succombé au(x) charme(s) de l'héroïne principale, qui m'a paru trop vulgaire et d'une grossièreté affligeante. Elle arrive même à m'être détestable. Or, pour entrer en phase avec une histoire, j'ai besoin qu'une connection s'établisse entre moi et les protagonistes. Là, tout m'a insupportée : les dialogues, l'exubérance de Mémé Cornemuse, le surnombre des personnages secondaires qui atterrissent le temps d'une scène puis repartent ensuite (je pense à l'ex-Prince Charmant, au peintre). Nadine Monfils a développé plusieurs idées simultanément, ne les a pas triées et du coup : le tout donne une image du trop. Parce que là, je n'ai pas été rassasiée mais complètement gavée. La gestion globale de l'intrigue est confuse, ça part dans tous les sens : j'en ai perdu mon latin le sourire.
Pourtant, il y avait de la belle matière dans cette histoire. On garde les réflexions rappelées de JCVD (parce que son mode de pensée reste, à lui tout seul, un pan philosophique important à maîtriser), le côté atypique de Mémé Cornemuse (il ne s'agit pas de la défigurer mais de l'aménager) et toute la première partie (le traitement des meurtres est réussi) ; on oublie le fils et sa tribu, le second casse (ça a eu le don de plomber le rythme de lecture).   Nadine Monfils possède un humour naturel mais celui qu'elle développe dans La vieille qui voulait tuer le bon Dieu mérite de la légèreté : certaines blagues manquent singulièrement de finesse ! L'intelligence du cœur fait défaut : la beaufitude et les réflexions salaces prennent toute la place. Cet équilibre entre les remarques du quotidien et la sagesse sur la vie n'existe pas dans ce roman-ci. La prose développée par Nadine Monfils ne m'a pas paru transcendante non plus. J'ai eu l'impression de lire un roman de gare bas de gamme. Dommage !
Éditions Belfond 
emprunté à la biblio
avis : Indira, Argali, Alex, Ramettes, Hélène, Richard,    
et un de plus pour le challenge "mortel" de Philippe et un clin d’œil au Mois belge (une fois ! ... si, si, je me devais de vous faire cette blague, les filles) organisé par Anne et Mina  (aujourd'hui : polar ! Je suis en phase, c'est trop beau pour être vrai... Non, c'était trop beua pour être vrai : j'ai tout faux ! )