Max et les poissons de Sophie Adriansen

maxpoissonsTitre : Max et les poissons

Auteur : Sophie Adriansen

Éditeur : Nathan

Date de parution : 2015

« La guerre, ça fait marcher les Allemands dans les rues et serrer fort les mains des petits garçons. »

Sur la quatrième de couverture, l’éditeur précise que ce roman est « adapté au programme scolaire », voilà un argument de vente auprès des enseignants non négligeable. Je me méfie en général de ce genre d’assertion, mais là, j’avoue que je suis totalement d’accord.

Et oui, ce roman a l’avantage d’être simple, donc très abordable pour de jeunes enfants dès le CE 2 et surtout, puisque je prêche pour ma paroisse, tout à fait adapté à des adolescents déficients. Il est tellement difficile de trouver des textes en littérature jeunesse qu’ils peuvent lire et comprendre (pas trop « bébé » mais de lecture facile). Il existe beaucoup de romans formidables sur le thème de la seconde guerre mondiale mais d’une écriture trop complexe pour des jeunes qui ne maîtrisent pas la lecture. Alors, là, pas de problème, je sais que mes élèves d’IME pourront y accéder, c’est court, c’est simple et en même temps essentiel.

Alors, bien sûr, ce texte est plein de non-dits, de choses qu’il faut comprendre entre les lignes, mais c’est là que l’enseignant(e) entre en scène ! (Il faut bien qu’on serve à quelque chose !)

On pourrait s’interroger, non pas sur le regard innocent du narrateur, un garçon de huit ans, mais plutôt sur certains de ses mots, comme ceux-ci :

« Et quand les grands ont peur, c’est comme une couverture toute râpée par laquelle passe le jour : ça ne protège plus de rien. »

Ce sont les mots d’un adulte, d’un auteur, et non d’un petit garçon.

Je sais, je sais, je chipote…

Parce que la grande qualité de ce texte réside justement dans le choix de la narration qui évite les larmes, le tragique, et qui préfère la pudeur, la sensibilité, la délicatesse. Il suggère plus qu’il n’impose.

Pour couronner le tout, j’ai aimé que la fin du texte (pas explicite du tout, il faut lire entre les lignes des lignes, un accompagnement est nécessaire…) ne soit pas idyllique et jolie parce que la fin de la guerre n’a pas été ainsi, parce que la vie est parfois moche et triste.

Un bon roman jeunesse que je vais exploiter très rapidement avec mes jeunes…

Merci à Babelio et aux éditions Nathan pour cet envoi.

Stephie, Jérôme et Noukette en parlent aussi. C’est même grâce à eux que j’ai choisi ce titre dans le cadre de la Masse Critique…