« Qui es-tu Alaska ? » ou le début du phénomène John Green

Par No' @Holly_Goli

Bonjour tout le monde ! Oui, deux semaines que je ne vous ai pas parlé d'un film ou bien d'un livre car après un week-end de Pâques marathon des Châteaux de la Loire, je suis tombée malade et ai enchaîné avec mes examens de fin de semestre (pour les contrôles continus du moins). J'ai eu le temps en une semaine de dévorer six romans (entre deux révisions) donc j'ai de quoi vous occuper pour un moment enfin j'espère.

Donc aujourd'hui, comme le titre de mon article l'indique, j'ai choisi de vous parler du premier John Green, Qui es-tu Alaska ? . C'est Hortense, aka la qui me l'a conseillé après que nous avons lu Le théorème des Katherine, son second roman (et non, ce ne fut pas une lecture commune, juste une pure coïncidence). C'est aussi le cadeau d'anniversaire de Childhood is better, ma Soeur Cosmique adorée (elle a deviné suite à mon indice mais elle ne l'aura que le mois prochain), donc comme d'habitude, je vais essayer de vous en parler sans spoiler qui que ce soit.

C'est quoi le pitch Holly ?

Miles Halter a seize ans mais n'a pas l'impression d'avoir vécu. Assoiffé d'expériences, il quitte le cocon familial pour le campus universitaire : ce sera le lieu de tous les possibles, de toutes les premières fois. Et de sa rencontre avec Alaska. La troublante, l'insaisissable Alaska Young, insoumise et fascinante.

On en pense quoi ?

Décidément, j'aurais bien aimé être plus jeune pour lire ce livre. Je le découvre avec 10 ans de retard (le livre est sorti en 2005, l'année de mes 15 ans). Je ne m'attendais à rien en ouvrant ce livre. Comme presque tout le monde, j'ai succombé à la lecture de son cinquième roman, Nos étoiles contraires. J'avais adoré ce livre et j'ai eu l'envie de découvrir un autre univers, moins larmoyant si possible. J'ai donc tenté Le théorème des Katherine avant de me lancer dans Qui es-tu Alaska ?

Comme pour le Théorème des Katherine, j'ai ri dès le début en écoutant Miles nous parler de sa vie et de son choix de s'émanciper de ses parents.

Donc ce type, ai-je dit de la porte du salon, François Rabelais, le poète, a dit sur son lit de mort : " Je pars en quête d'un Grand Peut-Être. " Voilà ma raison. Je ne veux pas attendre d'être mort pour partir en quête d'un Grand Peut-Être.

Miles a choisi de partir en quête de son Grand Peut-Être à Culver Creek, internat en Alabama, loin de sa Floride natale. Le roman débute " 136 jours avant ". Avant quoi ? Telle est la question car il n'y a pas de chapitrage dans ce livre, juste un décompte de jours. Nous allons donc suivre Miles évoluer dans cet établissement et attendre patiemment l'événement décompté (mais j'y reviendrai plus tard). Ce décompte m'a d'abord intriguée puis plu et m'a tenue en haleine jusqu'à la révélation car j'ai gambergé un moment à essayer de comprendre quel était cet événement.

A part ça, j'ai adoré Miles et ce en quelques lignes. Cet ado de 16 ans a un sens de l'humour et de la dérision inégalable ! Il me rappelle un peu Colin du Théorème mais en moins ... geek. C'est un fan des biographies, il ne lit que de ça (bon moi c'est pas trop mon truc) et peu importe qu'il connaisse l'oeuvre de ces personnes. Le dada de Colin était les anagrammes ici, ce sont les dernières paroles, dernières phrases dites avant de mourir de personnages célèbres. Je me suis régalée avec certaines d'entre elles. Et je peux vous dire qu'il en connait des tonnes ce petit.

D'accord. Ibsen était malade depuis un bon bout de temps quand un jour son infirmière lui dit : " Vous semblez en meilleure forme ce matin. " Alors Ibsen l'a regardée et il lui a répondu : " Bien au contraire ", et il est mort.

Le petit plus de ce roman, ce sont les personnes, toutes confondues. On les découvre petit à petit à travers leurs découvertes, leurs passés, leurs espoirs, ... Je me suis attaché à chacun d'eux, même à leur surnom. Miles s'appelle Le Gros car il est maigre comme un clou. Chip son coloc', c'est Le Colonel, le proviseur c'est L'Aigle, ... bref tous en ont ... sauf Alaska.

Mais je l'ai à peine entendu parce que je me suis retrouvé face à la fille la plus sexy de toute l'histoire de l'humanité, en jean coupé et débardeur pêche. Elle s'adressait au Colonel en parlant vite et fort.

Alaska c'est la petite pépite de ce roman, le fil rouge aussi car Miles succombe à son charme sans pour autant lui dire. Il l'admire ... et moi aussi. Une vraie tornade dans ses gestes et sa façon de parler. Elle est impulsive aussi mais surtout, elle a cette capacité impressionnante de passer quasi instantanément du fou rire ... aux larmes. Elle a une collection de bouquins qui pourrait rivaliser avec la pièce de livres de Mémé ... ou celle de la bibliothèque de La Belle et la Bête. Moi aussi j'en ai un paquet mais peut être pas aussi variés que les siens. Elle a vraiment de tout ! Son roman favori c'est Le Général dans son labyrinthe de Gabriel Garcia Marquez avec cette citation de Simon Bolivar qui, en quelque sorte, fait partie du fil rouge du roman.

Comment vais-je sortir de ce labyrinthe ?

J'en reviens à ce décompte pour terminer. Le roman se coupe en deux parties : Avant et Après. J'ai passé ma lecture de la première partie à comprendre quel est cet événement qui va tout bouleverser. J'ai cherché un indice, quelque chose qui pourrait me mettre sur la piste car dans ma lecture, j'ai ressenti des choses, parfois étranges, avec certains personnages. Et puis l'événement arrive ... Paf ! Je me le suis pris en pleine face car je ne m'attendais pas du tout à ça. Pourquoi ? Pourquoi cet événement ? Ça m'a un peu retournée et donc comme Miles, j'ai cherché à travers lui à comprendre ce qui a provoqué cela car la partie Après, elle est là pour ça, pour comprendre comment on en est arrivé là. Je n'ai pas pleuré malgré la violence du choc mais je pense que ça a dû arriver avec d'autres lecteurs. Donc l' Après m'a bouleversée car John Green a réussi à me transmettre les émotions des personnages et à les revivre car pour être honnête, cet événement est déjà arrivé au cours de ma vie (ça expliquerai peut être pourquoi j'ai pas pleuré). Comme eux, j'ai ressenti de la colère, de la tristesse et ce besoin de comprendre et de répondre à cette question du " pourquoi ".

On passe sa vie coincé dans le labyrinthe à essayer d'en sortir, en se régalant à l'avance de cette perspective. Et rêver à l'avenir permet de continuer, sauf qu'on ne passe jamais à la réalisation. On se sert de l'avenir pour échapper au présent.

Conclusion

Qui es-tu Alaska ? est une petite perle, la première d'une série de romans qui, mit bout à bout, forme un bien beau collier de littérature jeunesse. Un roman plein de poésie que ce soit dans les mots ou dans l'histoire elle-même. Un fin plutôt mythique qui fait sourire. Un livre drôle, attachant, émouvant aussi et qui montre que malgré les erreurs, on peut avancer. Je finirai sur le fait que désormais, je regarderai les labyrinthes d'un autre œil. En attendant de connaître votre avis sur ce livre si vous l'avez lu ou non, passez une belle journée car il fait encore beau, ce serait dommage de ne pas en profiter.