Où l'on retrouve, toujours avec le plaisir, l'enquêteur fétiche de Keigo Higashino, Kusanagi, toujours flanqué de son indispensable collègue professeur de physique, esprit brillant et taquin, Yukawa.
Ishigami est un professeur de mathématiques, vieux garçon, à la vie bien rangée, et pour tout dire, très réglée et assez morne. Seule perturbation : la passion, inquiétante par sa disproportion, que lui inspire sa voisine, une mère divorcée harcelée par son ex-mari. Un soir, l'indésirable se montre plus menaçant qu'à l'ordinaire, et la jeune femme le tue pour se défendre. Ishigami a tout entendu, et, par amour, propose son aide pour cacher le crime.
Cette fois-ci, l'adversaire des deux hommes, le principal suspect du meurtre, est particulièrement coriace ; jugez plutôt : ils se sont connus, avec Yukawa, à l'université. Le jeu logique auquel le physicien aime à se prêter vire donc à la joute intellectuelle, laquelle vient complexifier de manière subtile le canevas de départ - et, il faut bien l'avouer, le pauvre Kusanagi se retrouve souvent un peu largué face à la compétition des deux brillants esprits.
On retrouve les ingrédients classiques qui font le charme des enquêtes de Kusanagi : un problème de départ apparemment insolubles, l'importance de la logique dans la résolution du mystère, et puis un diagnostic toujours assez inquiétant de la société japonaise, au travers de personnages perturbés. Si vous accrochez avec autant d'enthousiasme que moi, les autres romans de Keigo Higashino sont hautement recommandables, depuis La maison où je suis mort autrefois, jusqu'à La prophétie de l'abeille, en passant par Un café maison.