Miséricorde, Jussi Adler Olsen - flop danois

Par Cloizzo @mange_livres

Je n'aime pas descendre des bouquins. Mais j'aime encore moins m'enquiquiner dans mes lectures. Et là ... voyons plutôt.
Je lis je ne sais où une ou deux critiques honnêtes (voire bonnes) sur les polars d'un Danois, Jussi Adler Olsen. Je reste prudente - car l'engouement pour les "polars venus du froid" m'a laissé quelques mauvaises surprises (Camilla Lackberg par exemple), sans que tout soit à jeter, loin du compte (des vieux de la vieille comme Mankell, ou de plus récemment débarqués, à l'instar d'Indridason ... restent des valeurs très sûres). Mais on me vend une peinture des travers de la société danoise, alors, avec Borgen ou The Killing en tête, je me lance. Pourtant, il faut bien croire que l'emballement médiatique à propos d'auteurs présentés comme de nouveaux phénomènes ne me réussit pas toujours ... je trouve, par exemple, que Miséricorde sonne aussi faux que La Vérité sur l'Affaire Québert (qui, en comparaison, paraît presque bon). La preuve que tout est relatif. Et une façon aussi de se rappeler, en négatif, ce qu'est un bon polar. Car il y en a, de bien ficelés quoique classiques (Un café maison par exemple, les Fred Vargas - inégaux, mais le dernier est très bon, ou encore les Garcia Roza), voire des polars à véritable valeur littéraire (Empereur des ténèbres).
Hélas, rien de tel ici. Placardisé à la suite d'un effroyable accident et de la perte d'un coéquipier, l'inspecteur Carl Mock est placé dans un bureau en sous-sol, à la tête d'une division fantôme - le département V - chargé d'élucider de vieilles affaires classées sans suite. Affublé d'un agent d'entretien heureusement plus finaud que lui, il travaille dans un premier temps sur la mystérieuse disparition, cinq ans plus tôt, de Merete Lyyngaard, jeune et jolie starlette de la politique danoise, persuadé que l'enquête de départ a été bâclée. De fait, on sait dès le départ que Merete est détenue quelque part, mais sans connaître ses ravisseurs ni les raisons de sa captivité.
Mais : c'est écrit avec les pieds, dans un style inutilement grandiloquent fait d'assemblage de formules toutes faites - à tel point qu'on en vient à se demander si ce n'est pas pas du troisième degré (est-ce mal traduit ?). La construction est ultra-basique et très hachée, même si l'intrigue policière tient à la rigueur la route. Toutefois, les personnages ont autant de profondeur qu'un pédiluve, et sont taillés à l'emporte-pièces (à bords très tranchants). Le flic est antipathique au possible, revanchard, flemmard, macho, beauf, vaguement raciste voire homophobe sur les bords (il évoque un peu l'odieux flic de Pieter Aspe). Un peu la corvée, quoi.
En bref, grosse déception. Très surévalué, et vraiment pas convaincant.