Cherche jeune femme avisée
Serie : Cherche jeune femme avisée
Genres : Romance Contemporaine
Editeur : J'ai lu
Collection : Best
Publication: 05/ 03/ 2014
Edition: Numérique
Pages : 413
Rating:
- Chroniqué par TEACUP
Certaines scènes très légères et mignonnes sont un vraiment moment de plaisir (le fameux pigeon notamment). L’héroïne est fraiche et a un peu de mordant sans tourner peau de vache. Le conte revisité est assez méconnu donc je ne sais pas jusqu’où Sophie Jomain y est restée fidèle, mais on aime suivre cette héroïne au grand cœur sans en devenir nunuche. On s’attache assez facilement à Gabrielle et c’est vraiment l’élément le plus juste du livre. Le point fort qui fait adhérer le lecteur.
Là où le bât blesse, ce sont les enfants qui oscillent entre un réalisme confondant et la légère caricature. Je n’ai pas réussi à comprendre d’où me venait cette impression, mais ça faisait très Comtesse de Ségur avec le côté enfant sage en opposition au diablotin terrible. Je ne m’y suis donc qu’en partie attachée.
Idem pour le héros têtu comme pas deux à la limite du bouché selon les moments. Certaines scènes le rendent incroyablement touchant, sympathique dans son rôle de père perdu… mais qui tourne au psychorigide avec une facilité agaçante. Il y a aussi le travers classique du malentendu ou chacun se braque sur ses positions au lieu de faire l’effort d’écouter le point de vue de la partie adverse qui semble toujours un peu vu et revu. On comprend bien le pourquoi de son caractère, les épreuves assez dures qu’a enchaînées Adrien, mais c’est le genre de détails avec lequel j’ai beaucoup beaucoup de mal. Il a un léger côté versatile qu’on trouvait dans les anciennes romances sur les personnages féminins, et je n’aimais déjà pas !
Dommage aussi que les personnages secondaires manquent de finesse : Martin et Jane, la gouvernante qui est carrément l’image d’Épinal du genre… Je pense que le trait aurait pu être plus léger. Même si Martin m’a plus amusée qu’énervée, je dois être bizarre, je sais.
Si la comédie est sympathique et qu’elle se déguste comme un bonbon, il m’a manqué dans les caractères des personnages et le développement de l’histoire un petit quelque chose pour que cela soit une parfaite romance à mes yeux. Pourtant il y a de l’humour, on a pas besoin de plus de tension sexuelle… mais ça m’a semblé un peu trop facile. Un tout petit manque d’équilibre, peut-être ? En tout cas le style de Sophie Jomain est là et j’aime toujours autant ! J’ai hâte de lire « D’un commun accord » dont j’ai entendu beaucoup de bien et qui sera l’adaptation de l’un de mes contes préférés (le petit soldat de plomb et la danseuse). Le tome deux est, parait-il, un cran au-dessus et je suis impatiente de m’y plonger.
L’oiseau la regarda de ses grands yeux rouges. Gabi soupira.
Il n’existait pas trente-six solutions, il n’y en avait même que deux : soit elle emmenait son petit blessé chez le vétérinaire et courait le risque de passer à côté d’un job essentiel, soit elle le laissait se débrouiller. Eh bien, à dire vrai, aucune de ces deux possibilités ne l’enchantait particulièrement.
— Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
Le pigeon recommença ses œillades.
— Arrête de cligner des yeux bêtement ! C’est vrai, quoi, propose-moi plutôt quelque chose qui nous convienne à tous les deux.
Mais le centre de son attention semblait toujours aussi indécis. Ou surpris. Ou les deux. Bref, il ne semblait pas vouloir y mettre du sien.
La jeune femme haussa un sourcil.
— Est-ce que tu es du genre à créer des problèmes ? Je peux te faire confiance ? Tu vas te tenir tranquille ?
Bien sûr, l’oiseau ne lui répondit pas, mais pour une raison que Gabi préférait ne pas expliquer, elle fut absolument convaincue qu’il avait hoché la tête. Ce qui était largement
suffisant pour la conduire à prendre une décision. Elle se défit du foulard de soie rouge qu’elle portait autour du cou et le roula en boule.
— Tu vas venir avec moi, lui annonça-t-elle tandis qu’elle disposait soigneusement le tissu au fond de son sac à main.
Elle ne manqua pas de se féliciter intérieurement car, par chance, ce dernier était suffisamment grand pour y accueillir un jeune pigeon.
— Quand j’étais au lycée, reprit-elle, Lutin, mon rat domestique, m’accompagnait en cours. Il ne bougeait pas tant que je ne lui avais pas dit de sortir. Tu n’auras qu’à faire pareil. Ensuite, je t’emmènerais chez le vétérinaire, ça te convient ?