Pourquoi **** au lieu de ***** ? Il m'a manqué la phase émotion dans certaines nouvelles : esthétiquement, les écrits sont parfaits (rythme, écriture, arrêt brutal). J'attendais juste le pincement au cœur, le petit truc qui fait que, moi aussi, je bascule à côté de chaque héros. Cela s'est rarement produit, même si je reconnais que plusieurs de ces rencontres m'ont perturbée les jours qui ont suivi la lecture. Je crois que chaque nouvelle de Russell Banks se savoure, qu'il vaut mieux être gourmet que gourmand pour apprécier le contenu, que celui-ci a besoin de décanter, de diffuser dans le cerveau (comme un thé rend son arôme subtil en infusant une certaine durée, propre à sa nature). Le temps va effectuer son travail de sape, est-ce qu'Un membre permanent de la famille y résistera ? Il est possible que la réponse soit positive.
Mes préférées : il n'y a rien à jeter, il faut juste les relire à l'infini !
Un Ancien marine découvre que sa retraite ne lui permet de vivre décemment. Or ses besoins, sans être excessifs, exigent un certain confort matériel qu'il va s'empresser d'assouvir sous le regard suspicieux de ses trois garnements, gardiens de l'ordre moral. Une fête de Noël qui procure une émotion forte bien après la lecture, une superbe transition, un adieu pour un nouveau départ : magnifique ! Une Transplantation qui pourrait être la suite de Réparer les vivants de Maylis de Kérangal : tout aussi splendide, très forte, une chute admirable (émouvante). J'ai adoré cette nouvelle et je suis heureuse de l'avoir découverte. Big dog : un jeu de massacre jubilatoire et foncièrement corrosif entre copains après l'attribution d'un prix et d'une prime honorant l'un d'entre eux ! Blue : un achat de voiture mémorable. Les outer banks : ceux et celles qui ont perdu un chien comprendront toute l'émotion de cette histoire. J'ai été touchée. Perdu, trouvé : une rencontre qui devient une non-rencontre, l'art de la fuite.
Les autres écrits
Un membre permanent de la famille où la garde alternée concerne aussi les animaux de la famille. Oiseaux des neiges : l'amitié féminine plus forte que la mort, écrit très très subtil dans l'interprétation. Le perroquet invisible : une nouvelle ratée selon moi (c'est plus une tranche de vie) À la recherche de Véronica : récit confus, une autre nouvelle ratée selon moi (il manque de la nuance et de la clarté) La porte verte : un barman étonnant et détonant.
Trois récits concernent les chiens : il est possible que l'auteur fasse une fixette dessus. Je trouve cela plutôt positif et innovant.
excellente traduction de Pierre Furlan Éditions Actes Sud
Rentrée littéraire Janvier 2015
Merci Jostein pour le prêt de ce LV !
avis : Jostein, Geronimo, Athalie ; Cathulu ; Clara ; Dasola ; Hop ! Sous la couette ; Ingannmic ; Kathel ; Le bison ; Luocine ; Ariane, Eva ;