Bonsoir tout le monde ! J'ai voulu attendre un peu que mes émotions soient retombées pour pouvoir vous parler du dernier roman d' Agnès Martin-Lugand, La vie est facile, ne t'inquiète pas.
Petite piqûre de rappel
" Ils étaient partis en chahutant dans l'escalier. J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux. "
Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l'exception de son cœur, qui continue de battre.
Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l "existence.
C'est peut-être en foulant la terre d'Irlande, où elle s'exile, qu'elle apercevra la lumière au bout du tunnel.
En 2013, un roman créé le buzz : Les Gens heureux lisent et boivent du café. Son auteur, Agnès Martin-Lugand, auto-publie son roman et c'est le succès (je me rappelle encore du reportage de TF1 à ce moment-là) ! Les éditions Michel Lafon rachètent les droits et le publient. Je ne me suis pas précipitée pour l'acheter car je partais en pays Rosbif pour un an et donc je gardais mon argent pour là-bas mais à mon retour ... j'ai pu ENFIN le lire.
J'ai ressenti quelque chose bien sûr, j'ai peut-être pas été bouleversée comme tant d'autres car ma Mamy était partie presque un an auparavant et j'avoue que c'était toujours douloureux à ma lecture. Bref ... Toujours est-il que j'avais quand même passé un merveilleux moment avec Diane, que la fin ouverte m'avait plu et me permettait d'imaginer ce que Diane allait faire par la suite. Et pourtant, ce 23 avril, l'auteur nous offre la suite et une belle conclusion.
C'est quoi le pitch Holly ?
" Alors que j'étais inconsolable, il m'avait mise sur le chemin du deuil de mon mari. J'avais fini par me sentir libérée de lui aussi. J'étais prête à m'ouvrir aux autres. " Depuis un an que Diane est rentrée d'Irlande, elle a tourné la page sur son histoire tumultueuse avec Edward, bien décidée à reconstruire sa vie à Paris. Avec l'aide de Félix, elle s'est lancée à corps perdu dans la reprise en main de son café littéraire.
C'est là, aux " Gens heureux lisent et boivent du café ", son havre de paix, qu'elle rencontre Olivier. Il est gentil, attentionné, et surtout il comprend son refus d'être mère à nouveau. Car Diane sait qu'elle ne se remettra jamais de la perte de sa fille.Pourtant, un événement inattendu va venir tout bouleverser : les certitudes de Diane quant à ses choix, pour lesquels elle a tant bataillé, vont s'effondrer les unes après les autres.
Aura-t-elle le courage d'affronter un autre chemin ?
On en pense quoi ?
Je me suis pris une sacré claque ! Sérieusement. Déjà que son roman précédent avait été un de mes derniers coups de coeur de l'année 2014, celui-ci n'a fait que confirmer son talent.
Donc on retrouve Diane (ndlr : si jamais j'ai une fille, ce sera son prénom (bon OK j'avoue elle se fête le jour de mon anniversaire aussi)) un an après la fin des Gens. Désormais, cela fait trois ans qu'elle est veuve et son année en Irlande lui a permis de reprendre du poil de la bête pour commencer l'acceptation de son deuil. En effet, elle n'est pas complète enfin presque. Diane s'est raccrochée à son café littéraire Les Gens heureux lisent et boivent du café, dernier lien entre elle et son mari. Toujours épaulée par son ami Félix, elle a repris les rênes de main de maître si bien qu'elle ne s'accorde même pas de vacances. Les Gens, c'est sa vie maintenant. Point final.
Pourtant, elle se sent prête à refaire sa vie, chose qui était alors impensable à la fin des Gens. Un beau jour, Olivier, un kiné, se pointe au café et après des semaines d'apprivoisement, Diane finit par succomber à cet homme doux, attentionné et surtout compréhensif vis à vis de son passé car pour info, Diane ne veut plus d'enfants. La perte de sa fille Clara fut tellement violente que ce désir de ne plus enfanter est viscéral. Mais Olivier est tellement parfait que Diane se pose des questions malgré tout. Un beau jour, Olivier veut lui offrir un n-ième cadeau : une expo de photos sur l'Irlande et là, contre toute attente, elle y revoit Edward, l'irlandais qui était son voisin lors de son séjour et qui avait été son premier retour à la vie (en tout bien tout honneur). Sa vie irlandaise se mêle à sa nouvelle vie et cela va permettre à Diane d'enfin faire son deuil complet.
Je n'en dirai pas plus (et j'espère ne pas avoir été trop loin non plus). Ce roman m'a donc bouleversée de part l'écriture d' Agnès Martin-Lugand qui est toujours aussi simple, fluide et qui nous offre tant d'émotions à travers ses personnages. Tout en sensibilité et sur la réserve aussi. Il n'y a jamais de trop ou de pas assez. En fait, Diane va mettre deux ans, pardon trois si on compte l'année avant l'Irlande, à faire son deuil et à réapprendre à vivre, deux ans donc deux livres, chacun d'entre eux représentant une année. Deux années de non-dits, de rendez-vous manqués pour enfin arriver à l'acceptation du deuil et que finalement la vie continue.
Conclusion
Ce roman est un véritable coup de cœur. Agnès Martin-Lugand offre un nouveau départ à sa Diane, nous permettant de mettre un point final sur son histoire tout en nous laissant imaginer ce que ce sera sa nouvelle vie (pas de fin ouverte mais on peut tout de même imaginer ce qui peut lui advenir par la suite). Un hymne à la vie et au renouveau tout en justesse, en finesse et à fleur de mots pour des émotions intenses.