Douze ans sept mois et onze jours - Lorris Murail

Par Manu17

Walden a douze ans sept mois et trois jours quand son père l’abandonne, sans la moindre explication, dans une cabane en rondins en plein cœur d’une immense forêt du Maine. Coupé du monde, il va devoir survivre uniquement à l’aide d’une carabine, une batte de baseball, quelques boites de conserve et deux livres de Henry David Thoreau, Les Forêts du Maine et Walden ou la vie dans les bois.
Qu’est-ce qui peut bien pousser un père à laisser ainsi son fils livré à lui-même dans de telles conditions d’isolement ?
Jack Stephenson, le père de Walden, est un homme autoritaire, parfois même violent, qui semble avoir du mal à supporter ce fils bien trop empoté à son goût. Il ne semble vivre que pour ses deux passions, le baseball et sa Chevrolet Impala SS. Mais ne dit-on pas que les passions sont destructrices ?
Excellence surprise que ce thriller sans temps mort destiné à un lectorat adolescent mais dont je me suis vraiment régalé. L’histoire nous accrocheuse dès le début. On veut savoir comment Walden va s’en sortir. On se demande jusqu’à quel point son père va le laisser tomber. Puis de rebondissements en retournements de situations, le suspens s’intensifie brillamment jusqu’à un final qui m’a rappelé un roman de Stephen King. Ne comptez pas sur moi pour vous dire lequel !
Avec Douze ans sept mois et onze jours, Lorris Murail nous entraine au-delà des apparences…

"Face à lui s'étendait un monde de lacs, de rivières, de rapides, de cascades et de torrents, de rochers, de falaises, de chutes. Le spectacle était d'une beauté insensée sous le ciel violacé aux franges de pourpres et de roses qui n'allait pas tarder à tenir les promesses du matin."
"La forêt dans la nuit formait une masse compacte dans laquelle Walden voyait un abîme de ténèbres, que couronnait, très haut, un banc de nuages imbibé par la lumière ténue d'une lune invisible, telle une veilleuse dans une chambre nocturne."
"La forêt lui donnait l'impression d'ouvrir une bouche vorace, prête à engloutir la bicoque de rondins."
"En vérité, ce silence n'était pas complet. Les morceaux de bois que le feu n'avait pas encore réduits en cendres émettaient de temps à autre des craquements ou de brefs bouillonnements de sève. Les rondins qui composaient les murs semblaient eux-mêmes animés d'une vie propre et Walden avait parfois l'impression de percevoir leurs soupirs."
  Merci à Babelio et à Pocket Jeunesse pour cette découverte !
  Pocket JeunesseISBN 978 2 266 25354 3302 pages201513,90€