Reçu grâce à une nouvelle opération Masse Critique privilgiée, proposée par Babelio, j’ai lu La surface de réparation, le premier roman d’Alain Gillot, paru aux éditions Flammarion le 1er avril 2015. Encore une fois, c’est suite à une simple lecture du résumé de ce livre que j’ai été tentée d’accepter la proposition qui m’a été envoyée. Spontanément, je ne sais pas si je me serais dirigée vers ce livre, du fait qu’il soit notamment question de football. Juste un conseil, ne vous arrêtez pas à cela, l’histoire va bien au-delà…
Entraîneur de football auprès de jeunes adolescents à Sedan, Vincent est pourtant du genre plutôt solitaire. Les enfants et lui, malgré son métier, ça fait plutôt deux, même si les jeunes hommes de l’équipe qu’il entraîne forment comme sa deuxième famille, la vraie l’ayant fait souffrir dans son enfance… C’est lors d’une soirée en apparence comme les autres que sa sœur Madeleine débarque avec Léonard, son fils de 13 ans. Prétextant une formation à suivre, elle demande à son frère de garder son neveu, au comportement plutôt singulier, pendant quelques jours. Ce jeune ado viendra alors bouleverser le quotidien de Vincent. Quelle relation va se nouer entre l’oncle et son neveu ?
Lors des premières pages de ce roman, on fait la connaissance de Vincent, homme célibataire et solitaire qui a atterrit à Sedan après avoir vu sa carrière de footballeur s’arrêter brutalement. On découvre alors son histoire personnelle et familiale, des bribes de son enfance, les raisons de son installation à Sedan… Une fois le décor posé arrivent alors Madeleine et Léonard, éléments « perturbateurs » du quotidien bien routinier de Vincent. Mis devant le fait accompli, Vincent tente alors d’apprivoiser Léonard, qui semble vivre dans le petit monde qu’il se construit. Il lui fait découvrir l’univers du football, entraînements et visionnage de matchs de légende au programme. Léonard semble parvenir à s’immerger dans ce milieu, jusqu’à intégrer l’équipe de son oncle. Un incident les conduira cependant à l’hôpital, et c’est à ce moment-là que Léonard sera (enfin et tardivement) diagnostiqué Asperger, une forme d’autisme.
L’ensemble de l’histoire a pour fil conducteur ce sport qu’est le football. Il est vrai que les termes techniques relatifs à ce sport auraient pu me perdre ou me lasser, moi qui n’y connais strictement rien. Cependant, n’importe quel novice qui lirait cette histoire, comme ce fut le cas pour moi, devrait y percevoir autre chose de bien plus profond (je n’ai rien contre le foot, ce n’est juste pas mon truc, simplement). Il ne faut pas s’arrêter à cela, même si cette trame pose évidemment l’ambiance de l’histoire. Le plus frappant, c’est la relation qui lie petit à petit Léonard et Vincent, bousculés dans leurs habitudes. Le lecteur est spectateur de cette attachement réciproque et grandissant entre les deux êtres, de la façon dont chacun vient apporter à l’autre une nouvelle façon de percevoir les choses, une nouvelle ouverture au monde et un regain de confiance en soi.
En lisant ce livre, j’avais l’impression de visualiser un film tant l’histoire était à la fois détaillée et prenante. Je m’imaginais sans peine l’ensemble du roman. Détail surprenant que je n’avais pas relevé, bien qu’un indiqué en quatrième de couverture, Alain Gillot est scénariste. Hasard ou pas, j’ai perçu une certaine fluidité dans le style de l’auteur et ressenti une vraie facilité à me représenter les choses. Mais plus qu’un simple spectateur, le lecteur ne pourra s’empêcher de s’attacher aux deux personnages principaux, et d’avoir l’envie de savoir comme l’histoire va se terminer. Et alors on lit, on est embarqué au fil des pages… L’histoire prendra par ailleurs un autre virage, qui nous fait entrer dans la sphère familiale trouble de Vincent, auprès de sa mère qu’il semble tant haïr, et sur les terres de son enfance.
Le personnage de Léonard nous permet aussi d’avoir une meilleure perception de ce qu’est le syndrome d’Asperger, sans clichés, ni pathos, ni surenchère. Juste des faits expliqués de manière plus qu’abordable pour qui n’aurait pas connaissance de ce trouble autistique. Je me suis d’ailleurs demandé si l’auteur s’était inspiré de son propre univers personnel pour écrire ce roman. Une question à poser directement à l’intéressé, peut-être ?
Ce livre est une vraie belle découverte pour moi, surtout que, comme je vous le disais au début de la chronique, même si j’avais aperçu ce roman sur les étagères d’une bibliothèque ou d’une librairie, je ne me serais probablement pas dirigé vers le livre.
Alors un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion de m’avoir permis de le lire !