Les souvenirs – David Foenkinos

Par Mélanie @Lismoisituveux

Celles et ceux qui me suivent régulièrement sur ce blog ont peut-être repéré que David Foenkinos fait partie de ces auteurs que j’affectionne particulièrement. Profitant de la projection du film au cinéma, j’ai sorti le roman Les souvenirs (Folio, 2013) de ma pile à lire. Je voulais absolument le lire avant de voir le résultat sur grand écran, mais lorsque j’y suis finalement allée, je n’en étais à la moitié du livre (c’était ma dernière chance de le voir, il n’était plus programmé la semaine suivante…).

Le narrateur, un jeune homme espérant devenir écrivain, prend conscience lors du décès de son grand-père du poids que peuvent avoir des souvenirs sur une vie, la sienne, mais aussi celles des membres de sa famille : son père, sa grand-mère, chaque personne qui, de près ou de loin, partage un bout de son destin… Des souvenirs qui resurgissent dans la douleur de la perte d’un être cher, la prise de conscience brutale des effets du temps qui passe, de la vie qui continue, le soulagement ressenti face à la souffrance qui cesse : autant d’émotions paradoxales évoquées et explorées à travers cette histoire et le regard du narrateur… Et dans tout ça, sa grand-mère, qui refuse d’accepter sa propre fatalité, celle d’une personne dont on redoute la perte d’indépendance, parquée en maison de retraite par ses enfants, dépossédée de son quotidien. La fuite vers les terres de son enfance, à la recherche d’ultimes instants de bonheur évaporé, en compagnie de son petit-fils, son complice dans l’aventure…

J’ai découvert une partie de l’histoire en regardant le film inspiré par le roman. J’ai apprécié la première partie du livre, j’ai même eu tendance, dans un élan de comparaison contre lequel j’ai eu du mal à lutter, à trouver le film pas tout à fait à la hauteur de l’histoire. Ne vous méprenez pas, j’ai apprécié le film, j’ai bien conscience qu’il est impossible d’intégrer un livre entier en un scénario de film qui dure 1h30. Mais je ne retrouvais pas cette saveur particulière, l’importance qui était accordée aux souvenirs, ressenti qui me semblait bien plus omniprésent à travers l’écrit. Je pense aux passages qui entrecoupent le récit, dans lesquels David Foenkinos nous fait partager le souvenir d’un personnage qui intervient dans le récit de manière plus ou moins lointaine.

Le style de l’auteur m’a portée au fil des pages, jusqu’au moment où se termine l’intrigue du film. Et allez savoir si il faut y voir là l’influence du dit film, mais une fois passée ce cap-là dans le livre, j’ai trouvé beaucoup moins d’intérêt à la dernière partie du roman. J’irai même jusqu’à dire que j’ai peiné à le terminer, je ne voyais pas vraiment le lien avec le thème de l’histoire. C’est comme si pour moi, toute la partie consacrée à l’histoire entre le narrateur et Louise, la femme qui partage sa vie, aurait pu faire l’objet d’un autre livre. Non pas qu’elle soit dénuée d’intérêt, c’est juste que le lien entre les différentes composantes de l’histoire ne m’est pas apparu évident. Cependant, le tout que constitue ce roman forme quand même selon moi un ensemble qui invite à réfléchir à des thèmes universels, atteignant chacun d’entre nous à différentes étapes de l’existence : la mort, la vie, l’amour, le présent, le passé, l’avenir… Chacun pourra y puiser ce qu’il peut éventuellement y chercher, peut-être y trouver des réponses à des questionnements personnels, se projeter dans l’histoire…

J’apprécie beaucoup ce qu’écrit cet auteur, mais Les souvenirs ne fera pas partie de ceux que je préfère parmi son oeuvre… Ce qui ne m’empêchera vraiment pas de continuer à considérer cet auteur comme l’un de mes préférés, et à lire avec intérêt ses précédentes (et futures) publications !