Trente-six chandelles – Marie-Sabine Roger

Par Mélanie @Lismoisituveux

Repéré dans la sélection des Matchs de la rentrée littéraire PriceMinister édition 2014, mais non choisi à ce moment-là, j’ai récemment succombé à l’envie de lire le dernier roman de Marie-Sabine Roger, Trente-six chandelles (La brune au Rouergue, août 2014). J’ai fait la connaissance de l’oeuvre de l’auteure il y a quelques années en lisant Vivement l’avenir, puis c’est avec une envie non dissimulée que je m’étais plongée dans Bon rétablissement. Avec ces deux romans, j’avais bien adhéré à l’univers dans lequel ils m’avaient plongée : humour, dérision et tendresse étaient à chaque fois savamment mêlés. C’est donc tout naturellement qu’encore une fois, j’ai voulu tenter l’expérience, mais ai-je à nouveau été séduite ?

15 février, 11h, le jour et l’heure même de ses trente-six ans, engoncé dans son costume de deuil, Mortimer Decime attend que la mort vienne le chercher. Une étrange tradition familiale s’abat depuis des générations sur les hommes de famille Decime : le jour de leur trente-sixième anniversaire, la grande faucheuse les emporte avec elle, quoi qu’ils puissent imaginer pour éviter la fatalité… Sauf que… pour Mortimer Decime, rien ne passe comme prévu. 11h et quelques minutes ont défilé, mais il est toujours en vie… Passé le choc de cette prise de conscience, arrive le moment des interrogations : pourquoi a t-il survécu ? Et alors que toutes les formalités pratiques en vue de l’échéance finale ont été accomplies, comment la vie va t-elle désormais s’organiser pour Mortimer, lui qui semble en être toujours passé à côté ?

J’avais quelques attentes liées à mes expériences de lecture précédentes avec Marie-Sabine Roger. J’ai remarqué qu’à plusieurs reprises, lorsque j’attendais quelque chose d’un livre, je finissais par être un peu déçue… Et c’est ce qu’il s’est produit avec ce roman. Au départ, j’ai été intriguée par le devenir du personnage principal, par ses amis Paquita et Nassardine… Je voulais comprendre pourquoi il n’avait pas succombé comme les autres membres masculins de sa famille. J’ai tourné les pages, en attendant la réponse. J’ai fait la connaissance des aïeuls de Mortimer, puis du personnage lui-même, pour ensuite en apprendre plus sur les liens qu’il entretient avec Paquita et Nassardine. J’ai suivi le fil de sa rencontre avec celle qui aurait pu être l’amour de sa vie, Jasmine. Mais globalement, j’ai ressenti ce livre comme un ensemble d’épisodes mis côte à côte, retraçant la vie d’un homme tout bêtement passé à côté d’un gros tiers de son existence, et rien de plus, ou presque…

Alors qu’est-ce que j’en attendais au fond ? Même si le personnage semblait pouvoir aisément susciter de la sympathie auprès des lecteurs, j’aurais voulu un peu plus de fantaisie, d’humour, un peu plus de piquant…  Quitte à donner dans l’improbable, autant y aller à fond, non ? Je ne me suis pas vraiment liée au personnage, je me suis contentée d’être spectatrice de son histoire, sans me sentir proche de lui… Pourtant, je sais que ce livre a plu : il figurait parmi les plus demandés parmi les livres la sélection des Matchs de la rentrée littéraire PriceMinister 2014, et a été plébiscité par les blogueurs qui l’avaient choisi (Prix plaisir à la lecture, Prix de l’originalité du livre et le Prix du meilleur roman français). Alors je me dis que je suis tout simplement passée à côté de l’histoire et de ce que j’aurais pu en retirer, mais je sais que contrairement à d’autres, ce livre ne fera pas partie de mes coups de cœur en 2015. Je n’ai pas détesté ce livre, mais j’y suis relativement restée indifférente… Dommage…