Saisissant la chance offerte par Babelio et les éditions Fayard, j’ai lu le nouveau roman de Baptiste Beaulieu, Alors vous ne serez plus jamais triste (février 2015). C’est un auteur que je ne connaissais pas avant de recevoir un mail m’informant d’une opération Masse Critique privilégiée. Après quelques courtes recherches, j’ai découvert son précédent ouvrage, Alors voilà (pas encore lu, mais déjà dans ma PAL), et son blog, portant le même nom. L’occasion était trop belle de découvrir un nouvel auteur pour ne pas la saisir ! Le résumé proposé sur Babelio, sur la fiche du livre, avait suscité ma curiosité…
Ce médecin avait tout pour être heureux jusqu’à présent, mais depuis que sa femme est partie, il n’a plus goût à rien, il n’arrive plus à soigner les gens. Il ne souhaite qu’une seule chose : en finir avec cette vie et la rejoindre… C’était sans compter sur sa rencontre avec Sarah, une vieille dame à l’aspect excentrique, au volant de son taxi. Les détours de la vie aidant, à l’issue de cette première rencontre, elle passe un deal avec le Docteur. Lui accorder sept jours pour le faire changer d’avis et le ramener à la vie, en se pliant à tous ses désirs. Pourquoi accepterait-il ? Pourquoi écouter cette farfelue, qui semble bien haut perchée, qu’il ne connait même pas ? Vraiment, un don pour détecter les personnes malheureuses, comme elle le prétend ? Après tout, il n’a plus rien à perdre…
Première originalité de ce livre, les pages sont numérotées de telle façon à produire l’effet d’un décompte jusqu’au terme de cette histoire. Un compte à rebours jusqu’au dénouement de l’existence du Docteur. Se suicidera t-il après avoir suivi l’excentrique Sarah dans ses délires ? Chaque chapitre symbolise un jour parmi les sept à traverser jusqu’à l’échéance finale. Et chaque jour, sans en avoir l’air, Sarah pousse le Docteur dans ses retranchements, tentant ainsi de le faire réagir, de le « rendre à la vie », comme elle aime si bien le lui rappeler.
Malgré l’apparente difficulté du thème du roman, à savoir la perte d’un être cher, il n’est pas à ranger dans la catégorie des livres que je qualifierai de larmoyants. Il évoque certes la tristesse et le désespoir d’un personnage face à l’épreuve du deuil, par le biais du Docteur, mais il suscite aussi une petite dose d’espoir face à l’optimisme et à la détermination sans failles de Sarah. D’ailleurs, pendant ma lecture, de nombreuses fois je me suis demandée, mais pourquoi tient-elle autant à le faire changer d’avis ? Après tout, ils ne se connaissent nullement ! Simple élan philanthropique d’une vieille femme seule vis-à-vis d’un homme acculé par le chagrin ? Rendez-vous à la fin de ce roman pour avoir la réponse, car je vous le dis, vous ne pourrez pas le lâcher avant de connaître le fin mot de l’histoire… A l’image de sa personnalité, le personnage de Sarah réserve bien des surprises…
On s’attache forcément aux personnages, tout comme je me suis beaucoup liée à Sarah, qui n’a cessée de m’intriguer jusqu’à la fin. C’est le genre de personnage qu’on aimerait tous un jour avoir dans notre vie en cas de gros coup dur… Je suis sûre que, comme c’est le cas pour le Docteur, on ressentirait une pointe de haine envers une telle personne, qui nous mettrait face à nos propres contradictions et responsabilités, mais au fond, on ne pourrait s’empêcher de s’y attacher et de la suivre les yeux fermés… Et alors, vous ne ser(i)ez plus jamais triste…
Vous l’avez compris, c’est une belle découverte, une belle histoire qui selon moi, en plus d’offrir un bon moment de lecture, peut trouver un écho en chacun de nous, même après l’avoir refermé. Merci encore à Babelio et aux éditions Fayard pour cet envoi…