Qu'est-ce qui fait courir Julia Verdi ?
Geneviève Lefebvre
Édition NiL, 2015
285 pages
Genre(s) : Contemporain
Merci à et aux éditions Résumé : 365 jours, 50 ruptures amoureuses, 70 bouteilles de pomerol, 1 chienne adoptée... Un désopilant marathon sentimental. " Cette histoire commence avec un rejet. Pour être franche, cette histoire est ponctuée de rejets. Celui que j'avais infligé dans la cruelle insouciance de mes dix-sept ans à un garçon qui n'en méritait pas tant, et celui qui allait me renverser comme une grosse boule déterminée à abattre toutes les quilles d'un seul et sale coup. Bang. " Qu'est-ce qui fait courir Julia Verdi, cette cadre de 37 ans haut placée dans une entreprise de bois à Montréal ? La recherche de gloire et d'argent ? Ses relations avec des hommes qui semblent parfaits sur le papier, mais qui la quittent les uns après les autres ? La maladie de sa mère, qu'elle fuit ? À force de ne pas se remettre en question, Julia court surtout le risque de finir seule et malheureuse. Mais un soir, au coin d'une ruelle, voilà qu'une petite chienne abandonnée tourne ses yeux noirs vers elle. Qui aurait cru que cet animal allait tout changer ? Un roman plein d'entrain qui ne se lâche pas. Une étonnante leçon de vie pour tous ceux qui tournent en rond.
Mon avis :
Lors d'une masse critique spéciale de Babelio j'ai pu être sélectionnée pour ce titre dont je n'avais pas entendu parler et écrit par une auteure qui m'était inconnue, mais vu que je suis toujours curieuse et que le résumé donnait l'impression d'une histoire mignonne, je me suis lancée, pour finalement ressortir de cette lecture assez mitigée...
Julia a 37 ans, s'en sort bien dans sa carrière; malgré un patron assez demeuré; a un bel appartement; dont elle partage les murs avec des parents ayant conçu un bébé qui passe son temps à hurler; et les choses se passent relativement bien avec son petit-ami... du moins jusqu'à ce qu'il la quitte !
Après cette rupture Julia se met à repenser à son premier amour, David, sur un coup de tête elle le recontacte et ils décident de se revoir, sauf que la vie étant ce qu'elle est (une grosse garce vicieuse !) les événements ne se déroulent pas du tout comme ils auraient dû, sur la route David se fait surprendre par un chien qu'il réussit à éviter mais en tournant brusquement, sa voiture finit dans un ravin et il meurt sur le coup. Finalement nous retrouvons une Julia en morceaux qui va devoir se reconstruire après cette perte.
Le résumé sur la quatrième de couverture est donc bien à côté de la plaque, je ne sais pas où ils ont vu un "marathon sentimental" et "50 ruptures amoureuses" mais en tout cas cela ne devait pas être dans ce livre et nous ne sommes pas non plus face à un titre chick-lit léger, les deux séparations sont certes ce qui lance l'histoire mais la vie amoureuse de l'héroïne n'est vraiment pas le sujet du livre, on s'attarde plutôt sur un tournant de sa vie et sur sa remise en question.
L'intérêt du livre réside dans la psychologie du personnage, au début elle est perdue et malheureuse et au fil des pages elle tente de lâcher prise, d'avoir l'esprit plus ouvert, de s'apprécier un peu plus et d’apprécier la vie en général, même si elle n'y parvient pas toujours, que le livre n'est pas tout rose, au moins cela a le mérite de pouvoir nous parler et surtout le message de fin même s'il n'est pas des plus inattendus est mignon.
L'auteur aborde des thèmes forts; le deuil, la maladie, ou l'abandon entre autres; de façon plus ou moins approfondie et ce sont les scènes qui s'y rattachent qui sont les plus réussies à mes yeux.
La mort de David est brève et sobre mais elle est efficace et percutante; les passages où Julia rend visite à sa mère malade sont perturbantes, on ressent parfaitement le malaise de Julia, elle ne sait pas quoi dire, comment se comporter, on se sent aussi impuissant qu'elle, c'est très réaliste et on a hâte que ces scènes se finissent pour pouvoir respirer de nouveau.
Et surtout, la scène où Julia rencontre la petite chienne est touchante et affreuse à la fois, cette boule de poils se retrouve attachée à un poteau, abandonnée dans le froid pendant la nuit et passe quelques heures dehors avant que Julia ne réussisse à surmonter sa phobie des chiens et la fasse rentrer chez elle, ce genre de scène me retourne toujours l'estomac car si je me fous du sort des êtres humains comme de ma première paire de tongs (oui je suis un monstre !), la souffrance animale me rend par contre folle de rage et le premier trou de b**** qui abandonnera / maltraitera un animal devant moi a intérêt à courir vite s'il ne veut pas que je lui en fasse un deuxième, de trou !
J'ai apprécié la manière de traiter ces thèmes, sans "larmoyance", mais au contraire j'aurais aimé que le reste de l'histoire soit plus légère et qu'on puisse avoir quelques scènes drôles car je dois dire que j'ai trouvé l'ambiance assez "lourde" par moment, la vie de Julia n'est pas des plus drôles et il faut attendre la toute fin du livre pour avoir un brin d'optimisme et n'ayant pas le moral au top moi même j'ai un peu eu une overdose de mélancolie pendant ma lecture, même si ce n'est pas non plus un livre complètement déprimant car il y a tout de même des scènes moins pesantes, je regrette l'amertume et la tristesse qui se peuvent se dégager du récit...
Si je ne suis que moyennement emballée par ce livre ce n'est pas seulement à cause de l'histoire mais aussi à cause de son héroïne, sans m'être sortie par les yeux elle m'a quand même très largement agacée notamment à cause de son narcissisme, de sa prétention et de son incapacité à prendre du recul, si quelque chose ne va pas c'est la faute du monde entier mais surtout pas la sienne, si son ex la larguée c'est que c'est un abruti, bref vous avez compris le niveau; et j'ai aussi souvent soupiré à force de l'entendre rabâcher les mêmes choses notamment quand elle répète inlassablement qu'elle ne gardera pas la chienne et que ce n'est que temporaire... A cause de cela, j'ai vraiment mis beaucoup de temps à avoir de la sympathie pour Julia, tout en ayant un peu d'empathie envers elle parce que je me reconnaissais un peu dans sa froideur vis-à-vis de ses émotions, elle met de la distance avec les choses qui peuvent l'atteindre et je me reconnais un peu en elle pour cela (quand je vous disais que j'étais un monstre !)
Mais au fil des pages Julia évolue, devient moins fermée d'esprit, moins arrogante, elle prend plus de recul et autant le dire elle devient beaucoup moins chiante et bien plus attachante !
Le livre ne laisse par contre pas beaucoup de place aux autres personnages, on ne passe vraiment du temps qu'avec Julia et Fille (la petite chienne) et les personnages qui gravitent autour d'elles ne sont pas des plus creusés ni des plus intéressants...
Pour parler un peu de la plume de Geneviève Lefebvre, elle est assez particulière, j'ai lu que certains n'avaient vraiment pas adhéré mais moi j'ai adoré son écriture très imagée, assez métaphorique, cela n'alourdit pas le récit au contraire cela donne une vraie touche au livre et ne serait-ce que pour retrouver son style je pourrais très bien lire un autre titre de l'auteure !
Bref du positif et du négatif pour cette lecture, je n'ai pas été séduite, l'histoire ne m'a pas parlé mais il y a des scènes réussies, un joli message, et un personnage intéressant dans la seconde moitié du livre.
Merci à Babelio et aux éditions Nil pour cette découverte !
Ma note :
Qu'est-ce qui fait courir Julia Verdi ?
L'auteur de l'article : Aethel
Voir l'article originalLectrice à tendance maso et chroniqueuse un peu sadique. Mon blog "La tanière aux livres et aux films" parle de... livres et de films (ouais je sais ça vous la coupe !) ou plutôt d'adaptations de livres en fait. Je donne mon avis honnêtement (allant jusqu'au coup de gueule parfois) et j'essaie d'êt…