La narratrice quitte Paris pour la Corse à la mort de son voisin Monsieur Bernard. Là-bas, elle veut retrouver le portrait d’elle que le vieil homme sculptait dans la roche à chacun de ses voyages sur l’île. Une forme d’hommage au disparu mais aussi un nouveau départ pour une jeune femme seule et sans ambition particulière, une jeune femme « pas très en accord avec le fait d’exister ». Sur place, elle croise une « faune » étrange et un environnement minéral dans lequel elle va peu à peu se fondre avec l’ambition de devenir, à terme, un caillou.
Un roman qui, à bien des égards, m’a rappelé « La dictature des ronces », lu tout récemment. Même personnage enfoncé dans la solitude et mal dans sa peau, même départ vers une île où les autochtones sont de sacrés numéros, même attachement soudain à un décor qui les fascine et les « enracine », même fausse légèreté de ton où l’humour de façade cache des réflexions bien plus profondes qu’il n’y paraît, même écriture nerveuse où le sens de la formule est un régal. Il y a peut-être là une nouvelle génération de jeunes auteurs français modernes et décomplexés, enfin prêts à botter les fesses de cette autofiction que j’exècre.
Un texte qui se lit tout seul et avec plaisir, bourré d’audace et de lâcher prise, sans la moindre trace de timidité. Une liberté de ton et une originalité qui font mouche, incontestablement.
Le caillou de Sigolène Vinson. Le Tripode, 2015. 200 pages. 17,00 euros.
Une lecture commune partagée en nombre aujourd’hui avec Aifelle, Evalire, Noukette, Philisine, Une Comète et Zazy.
Un roman qui, à bien des égards, m’a rappelé « La dictature des ronces », lu tout récemment. Même personnage enfoncé dans la solitude et mal dans sa peau, même départ vers une île où les autochtones sont de sacrés numéros, même attachement soudain à un décor qui les fascine et les « enracine », même fausse légèreté de ton où l’humour de façade cache des réflexions bien plus profondes qu’il n’y paraît, même écriture nerveuse où le sens de la formule est un régal. Il y a peut-être là une nouvelle génération de jeunes auteurs français modernes et décomplexés, enfin prêts à botter les fesses de cette autofiction que j’exècre.
Un texte qui se lit tout seul et avec plaisir, bourré d’audace et de lâcher prise, sans la moindre trace de timidité. Une liberté de ton et une originalité qui font mouche, incontestablement.
Le caillou de Sigolène Vinson. Le Tripode, 2015. 200 pages. 17,00 euros.
Une lecture commune partagée en nombre aujourd’hui avec Aifelle, Evalire, Noukette, Philisine, Une Comète et Zazy.