Hey Yaaaaa ! Bon elle était facile, Possession n’est pas le nouveau titre du groupe Outcast. Outcast, c’est clairement le syndrome « auteur ». Sans connaître l’histoire de cette série, je l’ai acheté simplement parce que c’est signé Robert Kirkman. Il y a des auteurs comme cela, qui me poussent à me jeter dans le bain les yeux fermés, comme si leurs noms étaient gage de qualité. Espérons que cela soit encore le cas avec ce nouveau titre, proposé par Delcourt.
Kyle Barnes est touché par une malédiction depuis sa plus tendre enfance. Il est persuadé d’être possédé par un démon qui s’attaque à tous ses proches. Devenu adulte, il veut absolument trouver les réponses à sa damnation, et surtout s’en débarrasser… Mais ce qu’il découvre alors pourrait bien être à l’origine de la fin de toute vie sur Terre… Kyle Barnes est-il vraiment l’instrument de l’apocalypse ?Outcast est la nouvelle grande série d’horreur fantastique créée par Robert « Waliking Dead » Kirkman et superbement mise en images par Paul Azaceta (B.P.R.D.), en cour d’adaptation à la télévision par Cinemax. (Contient les épisodes #1 à 6)
Nous sommes dans un petit village de Virginie Occidentale. Sous ses allures pittoresques et quelconques, il faut se méfier, c’est dans ce genre de petits villages que les meilleurs films d’horreur se déroulent. Et l’on se rend compte que cela s’annonce de la même façon ici, et ce dès les premières pages, lorsqu’une mère découvre son jeune fils, Joshua, se bouffer le doigt car il a trop faim ! On comprend assez vite, également, que ce petit garçon est possédé par quelque chose d’inconnu mais terrifiant ! Et que le révérend du village, le révérend Anderson, a l’habitude d’exorciser ce mal.Très vite, on sent une ambiance oppressante et malsaine s’installer sur cet étrange village et sur ce tome. Des choses sinistres s’y déroulent, avec des gens tout aussi inquiétants. Si je ne suis pas spécialement fan des traits de PaulAzaceta, difficile de ne pas frissonner en voyant certains visages de ses personnages. On ressent, on voit le mal en haut, et cela dérange, nous met mal à l’aise, nous fait trembler, car tout cela est encrée dans la réalité ! Cela pourrait se dérouler dans n’importe quel petit village, et les cases de nuit rendent ce village encore plus sinistre. Le moindre bruissement du vent dans un feuillage nous fait sursauter, suer. Au final, on s’habitue vite aux traits de Paul Azaceta, et l’on réalise à quel point l’artiste est le dessinateur idéal pour ce nouveau titre de Robert Kirkman. Ce dernier avoue en postface, vouloir terrifier le lecteur, et Paul Azaceta semble être le maitre de la situation. Le regard des gens possédés me glacent le sang. Si certaines cases semblent, sont, vides, c’est parce que l’artiste semble se concentrer au maximum sur ce qui est important.
Au milieu de toutes ces choses étranges, la lumière (ou les ténèbres) est mise sur Kyle Barnes, un homme cloîtré chez lui, refusant de sortir, d’avoir la moindre vie sociale ! Et pour cause ! Ces possessions démoniaques semblent être lieu à cet homme, et ont fait de sa vie un véritable enfer, à tel point qu’il n’attende plus rien de la vie. Sa mère, sa femme, sa fille, tous ont souffert de cette malédiction dont il ne sait, ne comprend rien. Alors, lorsque le révérend Anderson lui propose de l’aider sur un exorcisme, vis-à-vis de son passé, Kyle entrevoit alors un moyen de trouver des explications, et qui sait de recommencer à vivre. Mais est-il prêt à découvrir la vérité ? Et surtout le ou les démons sont-ils prêts à le laisser comprendre ?
Robert Kirkman effectue un très bon travail sur les personnages. Nous avons le droit à un Kylecomplètement perdu, dépassé par ce qui lui arrive, et l’on sent toute la tristesse qui pèse sur ses épaules, le manque de sa fille, la colère et les regrets de ce qu’il s’est passé avec s amère, et tout cela est multiplié par ce sentiment de ne rien comprendre. On ne peut que s’attacher à ce personnage.Le révérend Anderson, montre que l’auteur va ancrer son histoire dans un milieu chrétien, sans pour autant appuyer ou casser cette religion. Et l’on se retrouve avec un révérend crédible, qui succombe au plaisir du jeu ou de l’alcool, tout en parlant à Dieu lorsqu’il se rase pour s’interroger sur sa foi. Un personnage calme, réfléchi, qui sera le parfait contre poids avec la fougue et l’impatience naissantes de Kyle.D’autres personnages apparaissent, de façon moins importante pour le moment. La demi-sœur de Kyle, Megan, refusant de le voir sombrer. Le mari de cette dernière, policier et lui tenant rigueur de ce qu’il s’est passé avec Allison (la femme de Kyle) et sa fille. Nul doute que ces personnages prendront du poids, notamment avec le passif douloureux de Megan et Kyle…En seulement six chapitres, les six premiers qui plus est, Robert Kirkman arrive à planter un décor fascinant et oppressant dans une ambiance angoissante. A nous présenter un personnage, Kyle Barnes, entouré d’une aura de mystère et d’une malédiction démoniaque plus qu’inquiétante. On se prend au jeu de la peur, et les différentes scènes de possessions fonctionnent à merveille et marquent les esprits. Le tout sur un rythme calme et non précipité.