Grant Wood
Depuis ma dernière chronique, de grands changements se sont produits dans ma vie. Le plus considérable d’entre eux est que nous sommes devenus, ma copine et moi, propriétaires de notre première maison. C’est terriblement excitant, et, au final, beaucoup moins effrayant que je ne l’aurais cru. Disons que les craintes étaient surtout présentes avant le déménagement. Depuis, on profite au quotidien de cette nouvelle liberté trouvée après tant d’années en appartements.
Un autre changement à être survenu, certainement moins important pour plusieurs, mais qui s’avère tout de même non négligeable à mes yeux, est le fait que j’ai coupé la télé. J’ai annulé mon abonnement au câble.
Pour vous donner une idée de l’importance de ce changement, je dévore la télé depuis mon tout jeune âge. Lorsque j’ai quitté le nid familial au début de la vingtaine, et que je me suis donc retrouvé à payer pour le câble par moi-même (alors que je n’avais toujours pas trouvé d’emploi digne de ce nom), j’ai dû vendre des CDs et autres biens personnels qui me tenaient à cœur pour payer le premier mois de câble. J’étais accro à ma télé à ce point. Et je l’ai été pratiquement toute ma vie.
Mais avec les nouvelles et différentes plateformes de diffusion que l’on retrouve aujourd’hui, ma copine et moi avons conclu, il y a plusieurs mois de cela, que nous ne regardions plus la télé de manière à justifier son coût. Une émission, par-ci par-là, sur des dizaines de chaînes inutiles, et tout le reste en ligne (Tou.tv, YouTube, Netflix, etc.) ou sur support physique (DVD, Blu-Ray, etc.).
Donc, nous avons profité du déménagement pour annuler notre abonnement. Nous avons toutefois gardé l’Internet (bien sûr !!) et, après des semaines à étudier les différents choix, j’ai opté pour l’achat d’une Roku 3. Mais qu’est-ce que cette chose ?
La Roku 3 est un petit appareil qui se branche à la télé, et à Internet via un câble ou votre réseau wi-fi. Cet appareil vous permet d’avoir accès à du contenu web à profusion. Netflix, YouTube, Tou.tv, l’ONF, etc. L’offre canadienne est moins grande et diversifiée que celle à laquelle ont droit les Américains, mais j’ose croire que les choses iront en s’améliorant, et que les grands réseaux d’ici s’ouvriront les yeux pour s’apercevoir que ceci est la voie de l’avenir.
Au cours des premiers jours à jouer avec mon nouveau petit bidule, je me suis rendu compte que je cherchais instinctivement dans le réseau de chaînes disponibles (pensez davantage à des « apps » que l’on installe) une alternative à mes chaînes télé préférées. Je cherchais du contenu diffusé en continu. Mais j’ai dû recalibrer mon cerveau en fonction du fait que, dorénavant, j’accède au contenu que je désire, lorsque je le désire. Je ne regarde plus une chaîne télé en me laissant gaver de trucs insipides.
Le côté ennuyeux est qu’il faut savoir un peu ce que l’on veut voir. On a le choix : on peut explorer pendant des heures parmi les offres des différentes chaînes disponibles, et ainsi passer plus de temps à chercher qu’à regarder des trucs, ou sinon on peut faire une recherche directe pour la chose (film, émission, etc.) précise que l’on cherche.
L’appareil permet également de consulter le contenu multimédia qui se trouve sur votre ordinateur (musique, photos, films, etc.) et de le regarder sur la télé, en passant par votre réseau wi-fi.
J’aime beaucoup ma Roku 3. Sa télécommande est simple et pratique, son design est épuré et l’appareil ne prend pas de place. Il me faudra encore un certain temps pour me défaire totalement de mes instincts de « téléphage », mais, plus j’explore cet appareil, plus je l’aime. Pouvoir regarder YouTube sur ma télé, ainsi que tout le reste du contenu web, me plaît énormément. Je n’ai jamais aimé regarder quoi que ce soit sur un écran d’ordinateur.
Le contenu francophone est très pauvre. Si ce n’est de l’ONF, de Tou.tv et de quelques autres rares trucs, il y a un cruel manque de français dans l’offre de la Roku 3. C’est d’ailleurs la même chose, d’après ce que j’entends à leur sujet, pour l’Apple Tv, le Chrome Cast et tous les autres appareils de « streaming » disponibles sur le marché. Il faudra que les grandes chaînes commencent à se rendre compte que de plus en plus de gens se tournent vers ce genre de service, et qu’il s’agît de toute évidence de la télé de l’avenir.
Toutefois, en ce qui me concerne, je suis amplement satisfait de mon achat, et de mon choix de me couper définitivement de la télé traditionnelle et désuète.
Notice biographique
Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma. Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent. Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise. Jean-François habite maintenant Peterborough. Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.