On dirait qu'il y a un endroit où on serait pas obligés de grandir, une île perdue quelque part où on ne finirait pas adulte. On dirait qu'on pourrait s'y laisser aller à être authentique, à ne plus niveler ses sentiments, à rêver, jouer, chanter, pleurer, vivre tel que l'on est à 200%. " C'est en se moquant de l'assentiment de la réalité et des tristes usages que l'on élargit le monde. ", alors on dirait que ce livre raconterait cette peuplade magnifique réfugiée en enfance, et on dirait que ça te changerait un peu l'esprit de lire ça et de voir le monde autrement, et que ces quelques pages serait merveilleuses et salvatrices et qu'il faudrait vraiment les lire. Alors on dirait qu'il est possible d'oser ses désirs, d'enluminer son existence, et de rafler toutes les libertés, ne serait-ce le temps que de quelques pages, et qui sait, plus ?
Les Coloriés est une magnifique fable d'Alexandre Jardin sur le refus de passer à l'âge adulte. Echoués sur une île, une troupe d'enfants refuse les didkats du monde adulte, s'autorisant toutes les folies, limité uniquement par l'imagination la plus débordante. C'est cette île que Hippolyte, un ethnologue, découvre à travers Dafna, une coloriée échouée dans le monde adulte à la recherche de ses parents. S'ensuivra une redécouverte de soi, un aller simple vers la folie la plus pure, un embargo posé sur l'attitude trop sérieuse de ce monde.
Ce livre est un rayon de soleil, une vraie bouffée de chaleur qui donne l'occasion de réfléchir sur les concessions que l'on fait par rapport à ses sentiments, à sa manière de vivre, pour mieux s'intégrer au monde adulte. Il est un appel à la folie, à laisser cours à ce que l'on est vraiment, et à ne plus se cacher. Un livre qui devrait finir dans toutes les mains.
" On devrait toujours aimer pour la première fois. "