XXIe siècle, Adolf Hitler se réveille dans un terrain vague Berlinois. Autour de lui, tout a changé, ces gens ne font même pas le salut nazi, ils sont incapable de reconnaitre leur Führer, les mères le fuit au lieu de courir vers lui, et l’Allemagne semble ne plus rayonner sur l’Europe. Et que font tous ces turcs dans la capitale allemande ? Et une femme dirige le pays ?! Il ne peut laisser passer ça. Heureusement, il rencontre une équipe de télé qui, persuadée de tenir le meilleur sosie humoriste d’Hitler, s’empresse de lui fournir une tribune médiatique aux heures de grandes écoutes. Bientôt le pays tout entier se dira qu’il y a enfin un homme qui ne mâche pas ses mots, enfin un homme fort qui ose dénoncer ces temps de crise…
L’histoire
Il est de retour est très bien construit, même si l’on ignore par quel hasard Hitler se réveille soudainement dans ce parc. Mais la lente progression du récit vers son apogée est extrêmement bien maîtrisée. Timur Vermes met en exergue notre faiblesse par rapport aux médias, mais aussi notre absence d’esprit critique, et la facilité avec laquelle nous pouvons nous laisser convaincre par de beaux parleurs remuant la fange populaire. Ce livre démontre que finalement les horreurs du 20ème siècle ne sont malheureusement pas si loin, et que l’on se laisse encore bien trop facilement convaincre par les discours de haine qui offrent de fausses solutions simplistes à des problèmes complexes.
Le style
Le style est très bon, avec un côté pince sans-rire, et bourré de sarcasmes. Il dénonce tour à tour notre attitude, mais aussi le jeu des médias, cet attrait malsain pour le sensationalisme, cette course à la surenchère. L’humour est bien présent mais assez subtil, car dénonciateur, ainsi l’on pourrait penser que l’auteur ne prends aucune position, se contentant d’un récit objectif, mais ce serait très loin de la réalité. Le roman fait intervenir énormément d’hommes politiques et de célébrités allemandes, ce qui peut un peu déconcerter, mais ne complique pas le récit outre mesure. Mon seul regret est la fin, un peu abrupte, qui aurait sans doute mérité de continuer plus en avant.