Annelise Heurtier a accepté de
répondre à quelques questions!
Bonjour Annelise ! Peux-tu te présenter rapidement à nos lecteurs ?
Je suis née en 1979, j’ai 2 enfants qui ont 7 et 4 ans. Depuis 2011 et jusqu’à l’année prochaine encore, j’habite de l’autre côte de la planète, à Tahiti ! J’aime lire et écrire depuis que je suis toute petite, mais je n’avais jamais imaginé qu’un jour, je pourrais me retrouver sur la couverture d’un livre. Pour moi, l’écriture n’existait pas en dehors du contexte scolaire…et être écrivain était tout sauf un métier. Le déclic s’est produit lorsque j’avais 23 ans. Mon compagnon est tombé sur une lettre que j’avais écrite à ma petite nièce sous forme de conte étiologique, pour accompagner un cadeau dont je voulais inventer l’origine…Et il a trouvé que j’étais plutôt à l’aise dans ce genre d’exercice ! D’où sa suggestion « d’écrire des livres pour les enfants ». J’ai d’abord trouvé l’idée complètement saugrenue, avant d’y réfléchir à nouveau et de me dire « mais pourquoi pas, après tout ? ». Ayant déjà un emploi qu’il était hors de question d’abandonner, je n’avais absolument rien à perdre à tenter l’aventure en hobby.
Tu es l’auteur de très beaux romans comme Sweet Sixteen, Là où naissent les nuages et Refuges. Peux-tu nous dire comment ces projets qui parlent de sujets délicats sont venus à toi et pourquoi il a été important de les dévoiler à tes lecteurs ?
Les trois romans que tu cites ont trouvé leur origine dans mon quotidien, tout simplement. Là où naissent les nuages, qui nous embarque en Mongolie, a été inspiré par une photo dans un livre choisi à la bibliothèque par mon petit garçon, tandis que le besoin d’écrire Refuges m’est venu en 2013, quand je me suis étonnée du traitement médiatique (très impersonnel) qu’ont fait les médias des naufragés clandestins.
Pour Sweet Sixteen, tout est parti de la lecture du blockbuster La couleur des sentiments. Lorsque j’ai refermé ce roman, j’ai vraiment eu envie de me replonger, via l’écriture, dans cette époque si spéciale. Pour autant, même si je savais que j’allais forcément aborder le thème de la ségrégation (indissociable de la période), je n’avais pas vraiment d’idée précise sur ce que j’allais raconter…Je n’avais pas tellement envie d’écrire sur Luther King ou Rosa Parks, de nombreux auteurs l’ont déjà fait, et très bien. Qu’allais-je pouvoir dire de plus ? Et puis, au hasard de ma documentation sur les années 60, je suis tombée sur un petit paragraphe concernant les Neuf de Little Rock. Ça a été une révélation : je me suis dit qu’il s’agissait d’un sujet idéal, extrêmement fort et pas du tout exploité, en langue française en tous cas. Pour ces trois romans, les travaux préparatoires ont été longs. A chaque fois, 5 mois environ, uniquement consacrés aux recherches documentaires…. alors que je n’étais même pas sûre que mon éditrice accepterait le manuscrit. Potentiellement, donc, je pouvais travailler « pour rien » (parce que maintenant que je n’ai plus de travail salarié à côté, il faut bien penser aux revenus). Mais je ne regrette pas une seconde !
En Mai 2015, as-tu d’autres idées de livres sur des thèmes aussi prenants ? As-tu des projets de manière générale ?
Aussi prenants, je ne sais pas. J’ai terminé un roman sur l’anorexie qui sortira en 2016. Et actuellement, je réalise des recherches documentaires sur un thème très précis. Cela se passe en Irlande, mais chut, je n’en dis pas plus !
Y a-t-il un genre de roman que tu aimerais écrire mais dans lequel tu n’oses pas te lancer ?
Non…en général je n’ai pas peur d’oser ! Qu’est ce que je risque ? Si c’est mauvais, mon éditrice me le dira. J’en serai quitte pour une petite blessure narcissique, ce dont je me remettrai !
En 2015, Charly Tempête a quatre aventures à son actif, la série va-t-elle continuer ?
Pour l’instant, la série reste à 4 tomes. Sur le créneau 8/10 ans, il y a abondance de super-héros en tous genres : il est difficile de se trouver bien mis en valeur par les libraires. La concurrence est rude….
Quels sont tes auteurs et/ou tes romans chouchous ?
Aujourd’hui, je ne crois pas en avoir. J’ai des coups de cœur assez régulièrement, mais pas vraiment d’auteurs ou de romans fétiches. Par contre, lorsque j’étais plus jeune, je suis passée par plusieurs périodes de « fanitude ». La première dont je me souviens est ma période Roal Dahl (ce n’est pas très original). Je connaissais « Les deux gredins » sur le bout des doigts. Plus tard, il y a eu Zola (Ah, L’assommoir ! Quel souvenir), dont j’ai dévoré toute la saga des Rougon Macquart. Ou encore Daphné Du Maurier ! Tiens, cela me donne envie de relire Rebecca !
Enfin, si tu pouvais passer la soirée avec trois personnages empruntés à la littérature, de qui s’agirait-il ?
A brûle pourpoint, je ne sais pas répondre ! Les idées qui me viennent sont plutôt des personnages de séries ! Avec mon conjoint, nous ne regardons pas la télévision, mais nous aimons bien les séries ! Game of Thrones, Homeland, Dontown Abbey, Damages, Orphan Black, Masters of Sex, Californication….la production actuelle est vraiment riche et éclectique, et de très bonne qualité !
Je te remercie pour avoir répondu à ces questions. Les lecteurs et moi-même attendons ton prochain roman avec grande impatience !
Merci ;-)
Annelise Heurtier est aussi l’auteur de :
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