Eleanor & Park
Auteur : Rainbow RowellSerie :
Genres : Romance Contemporaine
Editeur : PKJ
Collection : 13 ans et +
Publication: 05/ 06/ 2014
Edition: Numérique
Pages : 376
Rating:
- Chroniqué par TEACUP
1986. Lorsque Eleanor, nouvelle au lycée, trop rousse, trop ronde, s'installe à côté de lui dans le bus scolaire, Park, garçon solitaire et secret, l'ignore poliment. Pourtant, peu à peu, les deux lycéens se rapprochent, liés par leur amour des comics et des Smiths... Et qu'importe si tout le monde au lycée harcèle Eleanor et si sa vie chez elle est un véritable enfer, Park est prêt à tout pour la sortir de là.
Ce roman est un coup de cœur pour moi. J’en avais pas mal entendu parler et je l’ai lu peu de temps après sa sortie, quand j’ai vu qu’il ne possédait pas encore de chronique sur le blog, j’ai tenu à réparer ça. Eleanor & Park est une histoire mignonne, touchante sans en devenir niaiseuse. Il y a déjà un pari audacieux : proposer une romance aux ados d’aujourd’hui qui se situe dans la fin des années quatre-vingt avec des walkmans, des groupes qu’ils n’écoutent plus depuis longtemps. Le livre est pourtant assez intemporel ; il y a les problèmes d’identités, la passion de la musique et la première histoire d’amour. Celle qui bouleverse tout et rapproche deux personnes que tout oppose. Peut-être que dans l’absolu, le livre ne bouleverse pas tous les codes du genre, mais il est ultra efficace. On s’attache autant à Parks qu’à Eleanor qu’on voudrait avoir pour amie.
Sous la légèreté apparente il y a aussi la situation de famille d’Eleanor très tendue et qui reste sur un fil tout le long du livre, on a peur, on suppose, on craint de comprendre ce qui se trame et on tremble pour l’héroïne même si je ne veux pas vous en révéler plus. L’auteur sait maintenir une atmosphère, rien n’est gratuit et ainsi, le livre est diablement efficace. Et ce que j’adore dans un livre ; la période où les héros s’apprivoisent est parfaite. On sourit, s’émeut et ainsi de suite avec eux.
Une héroïne que j’ai trouvé attachante et forte, même quand elle se reconnaissait dépassée ou faible. En proie aux doutes sur son physique qui n’est pas celui d’un mannequin et qui tombe folle amoureuse d’un asiatique, lui aussi, normal. Pas le plus beau gars de l’école, non le premier amour que vous auriez vous aussi pu vivre.
Dans ce livre on trouve un peu ce qui fait le point fort du « young adult » pour moi : toutes formes d’amour et des quêtes identitaires. Les héros cherchent leurs limites, ils grandissent, se trompent, sont jaloux, courageux et lâches. Ils aiment passionnément : la musique, leurs familles, et ils s’aiment l’un l’autre.
Je ne m’attendais pas du tout à la fin et si j’ai mis un moment à m’en faire une idée je pense qu’elle prend un parti pris intéressant. Je ne la regrette pas – finalement, j’ai vraiment dû y réfléchir. Le livre est plein de beaux moments hors du temps, il donne envie d’avoir un walkman et d’écouter ou redécouvrir les standards du rock. J'adore ce genre de livre qui possède une vraie atmosphère grâce un parti pris de ce genre, une immersion dans un sujet comme la musique, le théâtre, la danse ou autre, là c'est la musique le troisième personnage. Il possède d’ailleurs une playlist facile à trouver sur le net.
Alors je n’ai qu’une chose à dire : vous avez besoin de retomber amoureux pour ça, lisez " et Eleanor & Park"...
PARK
Eleanor avait raison : elle n’était jamais jolie. Elle ressemblait à une œuvre d’art. L’art n’avait rien à voir avec le beau, il existait pour faire ressentir des choses.
À voir Eleanor assise à côté de lui sur le canapé, il avait l’impression qu’on avait ouvert une fenêtre au milieu de la pièce. Comme si quelqu’un avait remplacé tout l’air de la pièce avec une atmosphère neuve, enrichie (avec deux fois plus de fraîcheur, comme disaient les pubs).
Eleanor lui donnait la sensation que quelque chose se passait. Alors qu’ils étaient simplement assis.
ELEANOR
Est-ce qu’il lui manquait ?
Elle voulait se perdre en lui, et qu’il enroule ses bras tout autour d’elle.
Si elle lui montrait à quel point elle avait besoin de lui, il prendrait ses jambes à son cou.