Titre et auteur : Truismes de Marie Darrieussecq
Maison d'édition : FolioDate de publication : 23 avril 1998
Nb pages : 148
"Le directeur a été très gentil avec moi le jour de mon embauche. J'ai eu la permission de gérer ma parfumerie toute seule. Ça marchait bien. Seulement, quand les premiers symptômes sont apparus, j'ai dû quitter la parfumerie. Ce n'était pas une histoire de décence ni rien ; c'est juste que tout devenait trop compliqué. Heureusement, j'ai rencontré Edgar, et Edgar, comme vous le savez, est devenu président de la République. C'était moi, l'égérie d'Edgar. Mais personne ne m'a reconnue. J'avais trop changé. Est-ce que j'avais raté la chance de ma vie ? En tout cas, je ne comprenais toujours pas très bien ce qui m'arrivait. C'était surtout ce bleu sous le sein droit qui m'inquiétait..." Truismes ne comporte que 148 pages. Ce fut les plus longues de ma vie...Résumé :
Avant tout de chose, le contexte : Il s'agit d'un roman où la narratrice raconte sa transformation... En truie. Original n'est-ce pas ? Etrange, certes, mais qu'est-ce que ça me donnait envie ce concept ! Ma lecture a commencé et ce fut la dégringolade...
J'aime l'excentricité, j'aime les choses bizarres, j'aime les romans un peu torturés qui sortent des rails mais là, je n'ai tout simplement pas réussi à rentrer dedans.
Il faut savoir que j'avais déjà lu un roman de Marie Darrieussecq il y a quelques années, Tom est mort et j'avais détesté. J'avais trouvé l'écriture plate, un livre de lamentations sans autre objectif que d'attirer l'apitoiement des lecteurs. Ici, je retrouve ce que je lui reprochais déjà. Je pense que je ne réitérerais pas l'expérience de lire cette auteure, je n'arrive décidemment pas à accrocher à son style.
D'une part, l'écriture m'agace. Je trouve ça d'une mollesse, d'une lenteur. Je suis plutôt adepte des narrations à la première personne mais là, c'est une vraie torture. Cette protagoniste est tout simplement exaspérante. D'une voix enfantine, puérile, elle a quasiment tout au long du récit un discours sexuel, presque pervers il faut le dire. Le sexe (et pas du gentil sexe) a une place importante dans l'histoire, ce qui en soi, ne me dérange pas. Mais le fait de décrire je ne sais combien de fois qu'elle s'est fait sodomiser en étant femme ou truie, parler de ses mamelles à tout bout de champs, de sa vulve de truie avec cette naïveté, c'est non seulement très malsain (ce qui est sûrement le but, j'en conviens) mais c'est surtout... Du vide. A quoi sert tout cela, à quoi sert ce texte à part tenter de choquer les lecteurs ?
Personnellement, ça ne m'a pas choquée, ça m'a juste profondément ennuyée. Je me suis dis tout au long de ma lecture " Mais sérieux, pourquoi ? C'est quoi le but ?? ".
Alors certes, dans ce roman on dépeint une société corrompue à travers Edgar, une espèce de dictateur amateur d'orgies bestiales et sanglantes, mais je ne vois pas grand rapport avec la transformation en truie.
De plus, des tics de langage m'ont vraiment agacée dans ce roman. " Pour ainsi dire " et " c omme qui dirait " sont deux expressions qui reviennent au moins une page sur deux. Je pense que c'est pour retranscrire la crédulité de cette femme, son peu de vocabulaire et rendre compte de l'image " fermière " qu'elle renvoie et assume, mais c'est vraiment désagréable à la lecture.
Bref, vous en conviendrez, je n'ai pas du tout été séduite par cette lecture qui m'a ennuyée par sa narration et rendue mal à l'aise par son côté malsain revendiqué. Ca ne m'a pas rendue mal à l'aise à cause des insanités décrites pour obtenir l'effet escompté, mais mal à l'aise parce que c'est mal fait. Je n'ai pas aimé. (Cela dit ça n'engage que moi puisque certains l'ont adoré!)