Aujourd'hui, on s'affronte ! Nous ne sommes pas d'accord et nous vous partageons notre combat avec un grand plaisir. Aujourd'hui, c'est Ultimate End #1, la série qui clôture définitivement l'univers Ultimate. Mark Bagley dessine, et Brian Michael Bendis dit adieu à l'univers qu'il a crée avec Mark Millar.
Dans l'un des nombreux domaines du Battleworld cohabite des héros de mondes différents, ceux de la Terre-616 et ceux de la Terre-1610 ou Ultimate. Chacun pense que l'autre est l'intrus. Bien déterminés à remettre tout cela dans l'ordre, ils se réunissent afin de s'intéresser de plus près à la découverte de Tony Stark et Amadeus Cho de la Terre-1610 qui ont trouvé une brèche inderdimensionnelle. Mais, ils doivent faire attention à ce que le Dieu Doom n'apprenne pas ce qu'ils mijotent.
Critique par Toine Reynolds
J'étais super motivé pour cette mini-série, qui devait marquer le chant du cygne de l'univers Ultimate, sauf que Bendis a décidé de ne pas la faire, et a complètement changé le pitch. Résultat, c'est incompréhensible, mal foutu, et pour l'instant inutile.
Je sais que Noisy va dire que ma mauvaise foi est sans fin (vous avez vu la sienne ?), mais c'est inutilement compliqué et mal amené. On arrive dans une version de Battleworld qui mélange le 616 et l'univers Ultimate (alors qu'ils ont été détruits, mais passons), qui fait référence à des événements passés (en gros, une rencontre antérieure à l'action des 2 univers, mais toujours dans l'univers Secret Wars), mais qui prend quand même en compte Battleworld. C'est un mélange des univers déjà existants (qui sont morts), et de la nouvelle version. Sauf que c'est super mal amené, ça ne prend pas en compte ce qui est fait par Jonathan Hickman (oui il peut y avoir deux versions d'un même personnage, mais deux fois EXACTEMENT le même c'est lourd), et l'écriture est poussive et difficile à comprendre. Il y a cependant un début d'intrigue en instaurant une méfiance entre les deux équipes (les héros ne se tapent pas dessus au début, mais à la fin, youhou!), et la page finale promet d'être cool s'il sait quoi en faire.
Je me répète, mais l'écriture est poussive. Quand bien même le numéro pourrait sembler logique dans la perspective de "on a le droit d'avoir plein de versions parallèles du même personnage parce que c'est Secret Wars", ce n'est jamais expliqué. On commence par un flashback qui n'est pas un flashback du 616 mais du Battleworld (encore aurait-il fallu l'expliquer, parce que ça y ressemble vachement), et qui lui même fait référence à des événements passés. J'ai eu peur d'avoir loupé des numéros, mais non, c'est juste mal expliqué. Par contre, il arrive à signer des dialogues intéressants et plutôt drôle, comme toujours, il faut moins lui reconnaître ça. Le problème à mon avis est qu'il a voulu faire une dernière aventure de l'univers Ultimate, mais que Hickman avait décidé de l'éclater bien avant, ce qui fait que ça n'est plus trop logique si on ne prend pas une feuille et un crayon pour reconstituer la timeline. C'est inutilement compliqué, et Bendis ne sait pas faire ce genre de choses.
Par contre, Mark Bagley reste toujours un de mes dessinateurs préférés. C'est jamais "sublime", mais c'est toujours bien foutu, propre et dans les temps. Le nombre de numéros qu'il enchaîne chaque année, en plus des couvertures, reste impressionnant. Ici, pas de surprise, c'est bien découpé, toujours, proche du cinéma dans la narration visuelle, et très propre.
Ultimate End #1
Marvel Comics • Par Brian Michael Bendis & Mark Bagley • $3.99
Pour un numéro d'introduction, c'est raté. Je n'avais pas besoin d'avoir mal à la tête pour comprendre, et pourtant Bendis a voulu faire un tour narratif inutilement compliqué. Brian, reste à ce que tu sais (souvent) faire : des bons dialogues, de l'action, et un amour sans fin pour tes personnages. Avec Bagley, tu as toujours réussi.
Critique par Noisybear
Quelle mauvaise foi, ce Toine. Mais j'ai une question : peut-on faire confiance à quelqu'un qui considère Matrix Revolution comme un chef d'œuvre ? Je ne crois pas, non.
En fait, tout ce que critique le rageux ci-dessus est le principe même de Secret Wars. Si on ne comprend pas, c'est un refus d'obtempérer de la part du lecteur pas la faute de Brian Michael Bendis. En effet, plus de gens comprennent que A-Force ou Planet Hulk présentent des héros de plusieurs époques (voire de Terres différentes du Multivers) et pour cette mini-série, certaines personnes ne veulent pas le comprendre. À mon sens, le Bendis-bashing va trop loin.
Pour être clair, le Battleworld est une mosaïque de Baronnies dans lesquels les personnages vivent des aventures différentes en faisant bien attention à suivre les règles imposées par Dr Doom, le maitre Tout-Puissant de cet univers composite. Chaque baronnie est tel un scénario ou un contexte différent créé par le tyran. La partie de Manhattan dans laquelle se déroule Ultimate End est donc un scenario dans lequel les habitants de Terre-616 et ceux de Terre-1610 doivent cohabiter. Tout comme Years of Future Past et Civil War le montreront, Ultimate End continue une intrigue aperçue précédemment mais que Secret Wars #1 n'a pas effacée. Parce que, oui, les personnages de la Terre-616 et ceux de la Terre-1610 sont presques tous morts suite à la dernière incursion.
Le fait de retrouver les héros des deux dernières Terres ayant existées est déroutant surtout lorsque nous voyons certains personnages qui étaient dans le Raft de Reed Richards dans Secret Wars #1. De plus, Bendis mélange les époques ce qui n'aide pas à la compréhension. Mais, il joue le jeu de Secret Wars et il utilise ces éléments afin de coller au contexte imposé. D'ailleurs, à la différence de ce que nous dit Toine, Hickman utilise lui-même plusieurs versions d'un seul personnage dans un même contexte comme le prouve les Thors.
Là où on s'attendait à voir les derniers instants de l'univers Ultimate, c'est donc dans le cadre de Battleworld que deux des fondateurs de l'univers disent leurs adieux au héros de cette ligne. Bendis s'intéresse à la brèche [Ho ho ho - NdR] ouverte par Spider-Men - et réutilisée dans Cataclysm - ainsi qu'une autre vue récemment dans All-New X-Men pour préparer l'intrigue de sa mini-série. Et je me demande si l'avenir du Marvel Universe ne se joue pas ici et non pas dans la maxi-série Secret Wars. Ça, que l'avenir nous le dira.
Ce qui est remarquable dans cet épisode, c'est la manière dont Bendis caractérise ses protagonistes. Le face à face entre les deux Tony Stark est remarquable. Tout le début, avec Spider-Man parcourant son nouveau territoire est drôle mais c'est surtout la manière dont se comporte Peter Parker qui vit maintenant dans un monde où la moitié de la population connait son identité secrète et qui s'inquiète pour ses proches. Enfin, il y a la flashforward [et non pas un flashback, Toine] du début avec le Punisher qui dit "j'aurais dû faire ça il y a bien longtemps". Une touche d'humour bien vue de la part de Bendis qui aime bien l'autodérision.
Je vais être franc, ma première lecture de l'épisode était peu enthousiaste parce que j'ai été décontenancé par le contexte. Il est difficile d'accepter que nos héros soient morts (pour la plus part ?) et je m'attendais plutôt les voir s'expliquer sur pourquoi ils se sont battus pendant Secret Wars #1. Je reste impatient de lire la suite.
Mark Bagley est le dessinateur de la situation. Même Toine vous le dit. Il a les épaules solides pour tenir un casting aussi vaste et arriver à différencier les personnages d'une Terre de ceux de l'autres. Je citerais encore une fois le face à face entre les deux Tony Stark comme exemple.
Ultimate End #1
Marvel Comics • Par Brian Michael Bendis & Mark Bagley • $3.99
Ultimate End surprend. Le contexte de Secret Wars avec les personnages que nous suivions peu de temps avant dans leurs univers respectifs est déroutant. Mais, Bendis utilise un plan qui mijote depuis quelques temps afin de dire adieu convenablement aux héros qu'il écrit depuis 15 ans déjà. La mini-série fait certainement partie des incontournables de Secret Wars.