Divergent, tome 1
Auteur : Veronica RothSerie : Divergent
Genres : Jeunesse, dystopie
Editeur : Nathan
Collection : Blast
Publication: 25/ 04/ 2011
Edition: Numérique
Pages : 445
Rating:
- Chroniqué par TEACUP
Le point fort de cette saga : le rythme ! Ça décalque ! Ca va vite, sans être bâclé, pas temps mort et on est sur un vrai « page turner » comme disent les ricains (les pages défilent à toute vitesse quoi). On suit le choix, mais surtout l’apprentissage de Tris avec jubilation, car je crois que toutes les nanas ( ou en tout cas, c’est carrément mon cas !) aiment voir l’une de leurs consœurs passer de petit oiseau fragile à la force insoupçonnée à une vraie « kick ass ! » (dure à cuir). Cela se passe relativement logiquement, l’héroïne n’a pas que des facilités, elle s’entraîne dure et on s’attache à sa ténacité. Elle a quelques défauts, juste assez pour être attachante et elle se découvre vraiment au fil de cette saga, mais en particulier dans ce premier tome.
L’histoire en elle-même et ses personnages est simple appréhender on s’y retrouve assez vite. L’écriture est simple, mais efficace. Je me suis vraiment laissée embarquer dans le roman et même à la seconde lecture c’est toujours aussi prenant. Certains aspects manquent un peu de nuances (dommage, le YA n’a pas besoin d’être si tranché…) : Éric et son côté « gros méchant » sont un peu faciles, Jeanine sent la couleuvre de loin… bref, on sait où on va assez vite. C’est ce qui reste le moins de ce roman.
Ensuite, il y a Quatre. Évidemment, là, c’est un gros plus à souligner ! Il n’est pas au départ décrit comme si beau gosse que ça, même si ça disparaît au fil des tomes, il me semble qu’il a les oreilles décollées et certains défauts. Mais il y a la prestance, le surnom efficace et le côté héros au grand cœur, pas forcément infaillible, avec un passif juste assez tourmenté pour faire craquer. Vraiment parfaitement calibré ce petit Quatre ! Et pourtant, ça marche il ne devient pas antipathique et on suit le début de la relation Tris et Quatre le cœur en guimauve (un peu de douceur dans ce monde de brutes, ça fait du bien !).
Bref, j’ai peu de critiques à émettre sur le premier tome que j’ai trouvé diablement efficace. Petit conseil cependant, lisez le tome 2 à la suite du 1 sans attendre, l’histoire enchaîne et faire une pause entre les deux doit être assez déstabilisant, on doit oublier beaucoup du contexte de l’histoire.
CHEZ MOI, IL Y A UN MIROIR. Il se trouve à l'étage sur le palier, derrière un panneau coulissant. Les règles de notre faction m'autorisent à me regarder dedans le deuxième jour de chaque trimestre, quand ma mère me coupe les cheveux.
Je m'assois sur le tabouret et elle se tient derrière moi avec les ciseaux. Mes mèches tombent par terre en formant de lourds anneaux blonds.
Quand elle a terminé, ma mère rassemble mes cheveux et en fait une torsade qu'elle noue en chignon. Son calme et sa concentration m'impressionnent. Elle a une longue pratique dans l'art de s'oublier. Je ne peux pas en dire autant.
Je jette un coup d'oeil furtif sur mon reflet pendant qu'elle ne fait pas attention ; pas par vanité, juste par curiosité. On peut beaucoup changer physiquement, en trois mois. Dans le miroir, je vois un visage étroit, des grands yeux ronds et un long nez aquilin. J'ai toujours l'air d'une petite fille, bien que je vienne d'avoir seize ans. Les autres factions fêtent les anniversaires, mais pas nous. Ce serait de l'autocélébration.
- Voilà, dit-elle en maintenant mon chignon par une épingle. Ses yeux rencontrent les miens dans le miroir. Il est trop tard pour que je les détourne. Mais au lieu de me réprimander, elle sourit à notre reflet. Je fronce les sourcils. Pourquoi ne me gronde-t-elle pas ?
- Alors, c'est le grand jour, me dit-elle.
- Oui.
- Tu te sens nerveuse ?
Je fixe mes yeux dans le miroir. Aujourd'hui, c'est le jour du test d'aptitudes, qui va me montrer à quelle faction j'appartiens sur les cinq. Et demain, à la cérémonie du Choix, je déciderai de la mienne. Je déciderai du reste de ma vie. Je déciderai de rester auprès de ma famille ou de l'abandonner.
- Non, dis-je. Le test n'a pas à modifier nos choix.
- C'est vrai.
- Elle me sourit.
- Allons prendre le petit déjeuner
- Merci. De m'avoir coupé les cheveux.
Elle m'embrasse sur la joue et fait coulisser le panneau devant le miroir. Je me dis que ma mère pourrait être belle, dans un monde différent. Son corps est mince sous sa tunique grise. Elle a les pommettes hautes et de longs cils, et quand elle détache ses cheveux pour la nuit, ils tombent en cascade sur ses épaules. Mais en tant qu'Altruiste, elle doit cacher cette beauté.
On va ensemble à la cuisine. Ces matins-là où mon frère fait le petit déjeuner, où mon père effleure mes cheveux en lisant le journal, et où ma mère fredonne en débarrassant la table - ces matins-là sont ceux où je m'en veux le plus de vouloir les quitter..