Nuits tranquilles à Belém - Gilles Lapouge

Nuits tranquilles à Belém - Gilles Lapouge

Ce livre est magnifique ! Enfin, pour être honnête, je dirais que sa couverture est magnifique, pour le contenu, je suis un peu plus réservé.

Le héros arrive à Belém sur les traces de Blaise de Pagan. Mais sa quête première va être bouleversée par sa rencontre avec un gamin qui semble le reconnaître et l'appelle papa. " Papaï ! Papaï ! [...] Tu es revenu. Tu es revenu." Il va se laisser entrainer et, non sans un certain plaisir, se glisser en terre inconnue dans une autre vie que la sienne...

La couverture donc avec ses ailes de perroquet aux couleurs chatoyantes est une véritable invitation au voyage. C'est d'ailleurs ce que je retiens de ma lecture, un mélange d'invitation au voyage et d'éveil des sens. La plume de l'auteur nous offre toutes sortes d'émotions visuelles, sensorielles et olfactives, les couleurs d'un coucher de soleil, la douceur des hanches rebondies d'une belle femme ou l'odeur d'une rue après la pluie.

Si le style de Gilles Lapouge ne m'a pas rebuté, je me suis d'ailleurs régalé de moult citations, je suis resté totalement extérieur à l'histoire entre indifférence et ennui.

Faites-vous votre propre opinion en partant à la découverte de ces Nuits tranquilles à Belém, en ce qui me concerne, je suis resté à quai...

Et faites un tour chez le Bison qui lui a été embarqué !

Nuits tranquilles à Belém - Gilles Lapouge

Sur la droite, et assez loin il y avait une bâtisse. Dès que je l'avais aperçue, je m'étais dit qu'elle s'était perdue. Elle avait sûrement appartenu à une ville, il y a longtemps ou très longtemps, mais elle ne savait plus où elle avait mis sa ville. Elle avait même oublié sa rue. Elle était jaune et ocre. La couleur du vent. Enfin, la couleur de ce vent-là, car je connais des contrées où le vent est du cristal.

Je me méfie de ces formules. Le "génie d'un peuple", c'est de la parlotte. "Le" Français est ceci et "le" français est cela, ça ne veut rien dire ! Je connais des Espagnols modestes, délicats et même des Espagnols timides.

La pluie avait cessée. J'ai étouffé la flamme de la lampe. C'était une flamme bleue. J'étais bien. L'obscurité supprimait les pays.

Un homme n'est qu'un vaste "jadis". C'est comme les sables mouvants, plus on gigote pour oublier sa mémoire, et plus on s'enfonce.

Pour bâtir notre maison, il avait acheté des planches et des poutres chez Jordão, Jordão et Jordão, uniquement des bois précieux, car, en sa qualité de banquier, il avait eu des crédits avantageux, des crédits "en or massif", et notre cabane était bâtie en planches de jacaranda et d'acajou, comme "un palais des mille et une nuits", et, quand j'ai vu la bâtisse, j'ai pensé : "Comme un plais des mille et un nuls", car j'avais de rire un petit coup.

Un homme sans souvenirs, c'est rien du tout, c'est une bulle de savon.