Toute l’ambition littéraire Alain Bonnand tient dans cette phrase il me semble, et n’y voyez aucune moquerie de ma part, bien au contraire. Il m’avait enchanté avec le délicieux « Il faut jouir Edith » et c’est un vrai plaisir de le retrouver ici dans le même registre épistolaire, certes moins explicitement érotique mais tout aussi agréable à lire.
Une universitaire contacte un écrivain auquel elle voudrait consacrer une étude. Ne souhaitant pas répondre favorablement à sa demande, il n’engage pas moins avec elle une correspondance espiègle, tout en suggestion et qui, à l’évidence, ne laisse pas la jeune femme indifférente…
J’ai adoré retrouver l’esprit d’approche tout en nuance de ce narrateur/charmeur un brin cabot et un brin canaille. Alain Bonnand lance ses filets sans lourdeur, sans gros sabots. Il ramène sa prise (et non pas sa proie, ce n’est pas chasseur) en douceur, en dragueur à l’ancienne, certain de parvenir à ses fins sans jamais avoir l’air d’y toucher.
Une belle écriture, une belle déclaration d’amour aux femmes empreinte d’un soupçon de nostalgie, et une belle leçon de séduction. Comment aurais-je pu ne pas succomber ?
La grammairienne et la petite sorcière d’Alain Bonnand. Serge Safran, 2015. 134 pages. 15.90 euros.
Une lecture commune que j’ai une fois de plus le plaisir de partager avec Noukette.