PRESENTATION DE L'AUTEUR :
Gaston Leroux est un écrivain français, connu pour ses romans policiers empreints de fantastiques. Son roman Les Mystère de la chambre jaune, chef-d'oeuvre d'ingéniosité qui inspirera les surréalistes, lui vaut le succès en 1908. Il continue à écrire des romans dans la même veine, Le Fantôme de l'Opéra en 1910.
Editeur du livre : Pierre Lafitte.
Edition du livre : Le livre de Poche.
Date d'édition du livre : 1910
Nombre de pages : 343.
QUATRIEME DE COUVERTURE :
" Le fantôme de l'Opéra a existé. J'avais été frappé dès l'abord que je commençai à compulser les archives de l'Académie nationale de musique par la coïncidence surprenante des phénomènes attribués au fantôme et du plus mystérieux, du plus fantastique des drames, et je devais bientôt être conduit à cette idée que l'on pourrait peut-être rationnellement expliquer celui-ci par celui-là."
Avec l'art de l'intrigue parfaitement nouée et l'inspiration diabolique qui ont fait le succès de Gaston Leroux, le père de Rouletabille, le Fantôme de l'Opéra nous entraîne dans une extraordinaire aventure qui nous tient en haleine de la première à la dernière ligne.
J'ai toujours été intrigué par l'histoire du fantôme de l'opéra, mais je ne trouvais pas ce livre dans les librairies que je fréquentais. Puis, à une des bourses aux livres quand j'étais au lycée, je l'ai trouvé : je n'allais pas dire non, 50 cents le livre.
Et j'avoue avoir quand même attendu deux ans avant de le lire.
Tout d'abord, l'avant-propos de l'auteur m'a vraiment donné le ton de ce livre, notamment avec le titre de cet avant-propos : " Où l'auteur de ce singulier ouvrage raconte au lecteur comment il fut conduit à acquérir la certitude que le fantôme de l'opéra a réellement existé". Gaston Leroux nous explique les recherches et les résultats qu'il a entreprit sur ce personnage intriguant.
Ensuite, à travers ma lecture, j'ai beaucoup aimé le fait d'hésiter sur le fait de savoir si le fantôme de l'opéra est réel ou non, si c'est une personne physique ou non. J'avoue avoir été séduite par la plume de Gaston Leroux tout au long du livre : habituellement, quand ce n'est pas un roman d'Emile Zola, je déteste les longues descriptions mais avec Gaston Leroux, ce n'est pas pareil ; il y a quelque chose dans sa façon d'écrire qui m'a envoûté, toutes les descriptions ont l'air "légères" et ne sont pas futiles.
Parmi les nombreux personnages présents, il y a Raoul. C'est un vicomte amoureux de Christine, une chanteuse d'opéra. Il s'agit d'un des deux personnages que je n'ai pas apprécié du tout : toujours à se mêler des affaires de Christine alors que celles-ci ne le regardent pas. Un véritable pot de colle. Puis, il y a Christine, la femme dont le vicomte est amoureux. J'ai trouvé cette jeune femme beaucoup trop énigmatique : à chaque fois que Raoul veut connaitre qui est la voix que Christine entend, soit elle s'éclipse soit elle part dans des élans lyriques très implicites quand elle explique tout ce qui lui arrive. C'est le deuxième personnage que je n'ai pas apprécié du tout.
Au fil des pages, quand Raoul et Le Persan (un homme qui semble très bien connaitre les dessous de l'opéra) s'approche de plus en plus du fantôme - de la voix - d'Erik -, j'ai eu l'impression que le récit s'accélérait de plus en plus pour nous tenir en haleine jusqu'à la dernière ligne de cette histoire.
La fin de l'histoire d'Erik est contée à l'auteur par Le Persan lui-même, il nous montre un homme bien vivant et très amoureux de la jeune Christine.
Dans l'épilogue, Gaston Leroux nous qu'après la fin du fantôme, Raoul et Christine, ainsi que d'autres personnes, ont mystérieusement disparu sans jamais revenir à Paris.
Dans l'ensemble, j'ai été totalement envoûtée par cette histoire : Gaston Leroux a réussi à m'entraîner dans la vie de l'Opéra Garnier et dans ses dessous à la recherche de cette ombre avec une plume extraordinaire.
Pour finir, j'ai deux passages qui m'ont fait sourire :
"On questionna bien le pompier, on interrogea à nouveau le chef machiniste, à la suite de quoi ces demoiselles furent persuadées que le fantôme avait plusieurs têtes dont il changeait comme il voulait."
"A ce moment... à ce moment juste... se produisit quelque chose... j'ai dit quelque chose d'effroyable...
... La salle, d'un seul mouvement, s'est levée... Dans leur loge, les deux directeurs ne peuvent retenir une exclamation d'horreur... Spectateurs et spectatrices se regardent comme pour se demander les uns les autres l'explication d'un aussi inattendu phénomène... Le visage de la Carlotta exprime la plus atroce douleur, ses yeux semblent hantés par la folie. La pauvre femme s'est redressée, la bouche encore entrouverte, ayant fini de laisser passer "cette voix solitaire qui chantait dans son coeur..." Mais cette bouche ne chantait plus... elle n'osait plus une parole, plus un son...
Car cette bouche crée pour l'harmonie, cet instrument agile qui n'avait jamais failli, organe magnifique, générateur des plus belles sonorités, des plus difficiles accords, des plus molles modulations, des rythmes les plus ardents, sublimes mécaniques humaine à laquelle il ne manquait, pour être divine, que le feu du ciel qui, seul, donne la véritable émotion et soulève les âmes... cette bouche avait laissé passer...
De cette bouche s'était échappé...
Ah ! l'affreux, le hideux, le squameux, venimeux, écumeux, écumant, glapissant crapaud !...
Par où était-il entré ? Comment s'était-il accroupi sur la langue ? Les pattes de derrière repliées, pour bondir plus haut et plus loin, sournoisement, il était sorti du larynx, et... couac !
Couac ! Couac !... Ah l le terrible couac !
Car vous pensez bien qu'il ne faut parler de crapaud qu'au figuré. On ne le voyait pas mais, par l'enfer ! on l'entendait. Couac !
La salle en fut comme éclaboussée. Jamais batracien, au bord des mares retentissantes, n'avait déchiré la nuit d'un plus affreux couac.
Et certes, il était bien inattendu de tout le monde. La Carlotte n'en croyait encore ni sa gorge ne ses oreilles. La foudre, en tombant à ses pieds, l'eût moins étonnée que ce crapaud couaquant qui venait de sortir de sa bouche...
Et elle ne l'eût pas déshonorée. Tandis qu'il est bien entendu qu'un crapaud blotti sur la langue, déshonore toujours une chanteuse. Il y en a qui en sont mortes."