Titre et auteur : Six mois à vivre
Date de publication : 7 juin 2013
Nb pages : 142
" Quand Marie comprit que son cancer ne lui laissait aucune chance, elle me dit qu'elle avait un dernier combat à mener : raconter son parcours afin qu'un jour une loi permette aux gens dans son cas de choisir leur mort. Elle entendait dénoncer certaines pratiques hospitalières et thérapeutiques scandaleuses, ainsi que l'inertie du gouvernement vis-à-vis de l'euthanasie, alors que la majorité des Français est en faveur d'une mort douce et dans la dignité. Elle se mit à écrire de manière compulsive, dans l'urgence. Ce livre sera une obsession jusqu'à la fin. Après la disparition de sa femme, Bertrand Deroubaix a ajouté à cet ouvrage quelques réflexions et un dernier chapitre, le seul que Marie ne pouvait écrire.Résumé :
Avis :
Je ne mets pas de " note " à ce récit parce que je ne me sens pas légitime à juger les réflexions de Marie Deroubaix. Chacun a son avis sur la manière dont il veut mourir et j'estime qu'il n'est pas pertinent de s'appuyer sur les mêmes critères qu'un roman pour écrire mon avis.
Je trouve que ce récit, bien que certains points m'aient un peu dérangée, est très intéressant. Plus qu'un témoignage, il pourrait s'apparenter à un essai sur l'euthanasie. La position de Marie Deroubaix est claire, elle y est favorable et va d'ailleurs se faire euthanasier en Belgique en 2011, puisque la France lui refusait ce droit.
Ce livre offre une vision intéressante sur cette façon de sortir de la vie. On le sait, l'euthanasie est un sujet presque tabou, qui anime bien des débats. Ici, Marie Deroubaix exprime son point de vue en tant que souffrante du cancer et je trouve bien d'avoir des avis sur ce sujet de personnes qui peuvent encore en témoigner. La question de l'euthanasie se pose bien souvent à propos de patients qui ne peuvent plus exprimer leur volonté. J'ai donc trouvé admirable de la part de cette femme de prendre le temps d'écrire pour affirmer sa position.
Ce livre est très bien documenté, on sent que Marie Deroubaix a fait de nombreuses recherches pour l'écrire et étayer son propos. Certains points m'ont fait réfléchir, notamment une comparaison entre les hommes et les animaux. En effet, elle exprime son incompréhension face à l'acharnement thérapeutique que subissent certains patients, pour les maintenir en vie jusqu'à l'extrême limite, alors qu'à l'inverse, on achève un animal pour ne pas qu'il souffre. Je retranscris son avis de manière très schématique mais des questions comme celles-ci sont très bien abordées et laissent matière à réfléchir. Il faut lire ce récit lentement, prendre son temps et ingérer les informations qui nous sont exposés pour les laisser mûrir dans notre esprit.
Il est question également de l'égoïsme de l'entourage des patients qui, quittes à laisser souffrir le malade, ne peuvent pas se résoudre à le laisser partir. Et tant d'autres questions qui font avancer le débat à propos de la mort volontaire.
En bref , c'est un essai-témoignage qui a pour vocation de faire avancer le débat sur la question de l'euthanasie. Il m'a beaucoup réfléchir et permet de se mettre à la place de quelqu'un qui veut choisir sa mort. Une femme qui veut combattre la maladie en même temps que l'acharnement thérapeutique.