Présentation de l’éditeur :
Sophie, délicieusement provocante, mène de piquantes aventures qu’elle s’empresse de raconter à son ami et amant. Les charmes de cette femme, son naturel et son espièglerie promettent de pétillants récits…
« La dernière aventure relatée n’était sans doute pas la moindre. »
Le recueil comprend les textes suivants :
– Sophie
– Mouvements de grève
– Lafayette nous dévoila
– Quatre garçons dans le ventre
Jean-Luc Manet, auteur de textes noirs, délaisse le macabre et le pessimisme avec ce premier récit érotique. Le contraste est surprenant : le récit est enjoué, émoustillant et léger comme une bulle de savon. Une veine qui sera à nouveau explorée dans une nouvelle du collectif Fantasmes 1.
Mon avis :
Le style de l’auteur est assuré et singulier, fluide malgré tout. L’on parcourt ces quatre textes de longueurs et de structures assez différente d’une traite. Sophie, personnage centrale de ce recueil, se livre sans fard et sans ambages. Nous partageons ses délires et ses lubies, elle ne nous prive pas d’une petite envie de gâterie et de pratiques insolites. L’ambiance y est, et le contexte, cocasse et inédit…
Ce sont des textes plutôt gais et d’une lubricité tout empreinte de retenue, encore que la plume se lâche parfois brièvement. Cette façon d’approcher l’érotisme, à petit pas et à mots détournés me fait penser aux récits érotiques des années ’60, quand il fallait composer avec une censure encore virulente, trouver des mots alternatifs, des allusions, des descriptions suggérées. Un recueil agréable donc, à lire certainement. Mon principal bémol se porte sur les transitions vers les scènes de sexe, parfois trop rapides et impromptues. Peut-être est-ce la fougue du personnage principal qui dicte ces envolées interlopes subites, ou faut-il voir le texte sous un jour surréaliste ou dévoyé ? Par exemple, pour réserver un taxi, Sophie et un homme se chamaillent, mais trois lignes plus tard ils s’adonnent à des pratiques lubriques assez étonnantes, surtout si l’on considère l’endroit. En dépit de cette « particularité », le lecteur n’aura aucun mal à entrer dans la peau de cette charmante Sophie…
« À peine s’était-il plié, voire déplié, à l’injonction que Sophie dégrafait sa ceinture et baissait d’un coup jean et caleçon. Elle ne fut pas vexée, néanmoins étonnée par le peu d’effet que sa personne prodiguait à l’anatomie de l’individu. Molle l’ambiance ! Elle repensa à l’épisode « taxi de l’aube », assurément plus convivial. Mais jamais à court d’arguments, elle s’accroupit et approcha ses lèvres de l’étendard en berne. Penaud et désemparé, il baissa la tête, s’ouvrant une vue imprenable sur des petits seins pimpants et sur des cuisses gainées de bas chargés de sous-entendus. Jamais le spectacle d’une telle femme, libre et piquante, entreprenante et délicieusement parfumée, ne s’était offert à lui. Les flots sanguins lui ravivèrent illico la voilure. »
Le site de l’éditeur Dominique Leroy
Les Honneurs de Sophie de Jean-Luc Manet, Couverture : Virgilles