Ce premier annuel de Wonder Woman conclut le premier arc de Meredith et David Finch dans lequel la reine des amazones doit combattre une faction de rebelles au sein de son royaume. Cet épisode nous promet surtout l'affrontement tant attendu entre Wonder Woman et Donna Troy dans sa version New 52.
Wonder Woman est une femme occupée. En tant que membre de la Justice League, elle doit s'occuper d'extra-terrestres qui détiennent des cadavres qui se sont réveillés à la mort du First Born. En tant que reine des amazones, elle doit faire face à une faction de rebelles qui ont décidé de massacrer les hommes qui ont trouvé refuge sur Paradise Island.
Mouais mouais mouais.
L'idée que DC Comics mette un dessinateur superstar sur la série Wonder Woman comme David Finch - chose qui m'échappe complètement - afin de mettre le titre plus en avant est plutôt légitime. L'héroïne fait partie de la trinité DC Comics et sera importante dans les films à venir. Cela donne un coup de projecteur intéressant à une super-héroïne, ce qui fait toujours plaisir de voir de la diversité dans nos comics. En revanche, l'idée d'avoir absolument voulu mettre une femme en tant que scénariste me gène un peu plus. Une super-héroïne écrite par une femme, cela ressemble à de la discrimination positive. Ils nous ont fait le coup notamment avec Catwoman qui est écrite par Genevieve Valentine. En soit, c'est positif de voir qu'un gros éditeur comme DC décide d'embaucher des femmes comme scénaristes (et artistes). D'ailleurs, le pari a été tenu sur la série de Selina Kyle. Mais sur Wonder Woman, cela fait un peu forcé et donne l'impression qu'ils ont pris la première venue. Bien sûr, je peux comprendre que Finch veuille travailler avec sa femme, on a pu voir des couples comme Louise et Walt Simonson, Barbara et Karl Kesel ou encore Kathryn et Stuart Immonen faire du très bon boulot. Mais, là, ce n'est pas le cas. C'est d'autant plus dommage qu'ils ont laissé Marguerite Bennett partir chez la concurrence (où elle fait un boulot incroyable) ou ne pas mettre Gail Simone à ce poste qui a pourtant fait ses preuves depuis le temps.
Comme je le sous-entendais fortement, David Finch est à la ramasse. Son récit n'a aucun rythme dans le découpage, le combat fatidique entre Wonder Woman et Donna Troy qui est censé être le climax de l'histoire n'a aucune âme, aucune dramaturgie. Et puis, les visages sont ratés, les mouvements foireux, les perspectives ne sont pas respectées. On va dire qu'il a enchaîné trop d'épisodes à la suite et que cet épisode n'a pas été réalisé pendant la pause de 2 mois.
Meredith Finch propose peut-être l'épisode le plus cohérent niveau rythme depuis le début de son run. Mais ce n'est pas encore ça. Loin de là, même ! Sérieusement, le passage de la scène chez les extra-terrestres à celle sur Paradise City, cela donne l'impression qu'il manque un bout. Et puis, la résolution des deux conflits est expédiée et n'aura aucune réelle conséquence sur notre héroïne qui aura toujours autant de responsabilités. Quant au sort de Donna Troy, nous atteignons les sommets de la connerie. Elle a tué des hommes innocents mais on la relâche en liberté. D'accord, elle a été manipulée, je le veux bien mais elle est encore jeune et peut-être qu'elle va être encore manipulée par quelqu'un d'autre. Qui sait ? Non, mais cette résolution est stupide de bout en bout. Wonder Woman serait la première à ne pas pardonner cela. Elle a tué Max Lord pour moins que ça !
Et puis, la scénariste donne un côté bonniche déplaisant à son héroïne. C'est limite grotesque. On ne tombe pas dans le sexisme, mais nous frôlons la caricature. Et cela se voit encore plus sur la backup story dessinée par Goran Sudzuka - qui assure bien mieux que David Finch - qui débute par des filles grand sourire qui se poursuivent dans les hautes herbes avant que l'une chope l'autre et qu'elles échangent un regard en se caressant les bras. On dirait un fantasme d'adolescent pré-pubère mis en image. Mais il s'agit bel et bien d'un script de Meredith Finch qui souhaitait certainement évoquer de manière subtile l'homosexualité mais la manière dont c'est fait est pathétique.
Le pire c'est que le tout n'est pas mauvais mais c'est pas bien foutu. Trop de faiblesses. Trop de clichés. Des conséquences pas pertinentes. En plus, le backup story nous révèle les vraies motivations de Derinoe, la sorcière qui s'en prend à Wonder Woman, mais cela arrive trop tard dans le récit. Bref, je voulais mener jusqu'au bout ce premier arc et j'arrête les frais. Faites-moi signe si cela devient meilleur par la suite, mais je n'y crois plus trop là.
Wonder Woman Annual #1
DC Comics • Par Meredith ,David Finch & Goran Sudzuka • $4.99
J'arrête la série. Je pense que ça résume bien ma critique.