Titre et auteur : Sansonnets, un cygne à l'envers
Maison d'édition : BOD
Date de publication : Mars 2015
Nb pages : 120
Résumé :
Ces cent sonnets ont été écrits un peu n'importe quand, lorsque j'avais du temps : à l'arrêt d'autobus, sur le quai de la gare SNCF, dans un train, sur une terrasse de café, dans une salle d'attente, sur un coin de table durant un repas ennuyeux, dans ma cuisine, dans mon bureau, dans un magasin de chaussures, en attendant mon tour à La Poste, en discutant avec ma coiffeuse, en attendant un dessert au restaurant, en marchant en forêt, en essayant une nouvelle chemise, en lisant un livre, en marchant sous la pluie, en savourant un concert, en rêvant au sourire chaleureux de la meilleure des amies, en écoutant converser les sansonnets au-dessus de l'étang des cygnes...
Je commence de plus en plus à aimer la poésie et Sansonnets, un cygne à l'envers n'a fait que me convaincre un peu plus. Ce recueil de cent sonnets pourrait très bien être votre livre de chevet. Je pourrais également vous prescrire un ou deux de ces sonnets avant d'aller dormir pour faire de beaux rêves ou deux ou trois de ceux-ci avant de démarrer la journée, pour vous mettre en joie.
Alors certes, ces sonnets ne sont pas vraiment " classiques " à proprement parler, les formes ne s'apparentant ni au sonnet italien, ni au français (en raison du choix des rimes même s'il y a bien deux quatrains et un sizain). Mais ça n'est vraiment pas grave, surtout lorsque l'on se plonge dans la postface explicative après avoir savouré le dernier sonnet. On nous y apprend beaucoup de choses de manière ludique, je retrouve ici le côté didactique que j'avais apprécié dans Ramsès au pays des points-virgules. On apprend entre autres que René Rapin (Renatus Rapinus si vous préférez) a écrit que les sonnets sont des " espèces de poèmes imparfaits ".
J'ai aimé toutes les références aux figures littéraires françaises comme le grand Clément Marot ou Boileau (que l'on peut remercier, après Malherbe pour ses règles classiques à ne surtout pas enfreindre !), mais... Où est le " Prince des poètes " du XVIème, Ronsard ?
A la fin du livre, Pierre Thiry nous a concocté une recette très sympathique, drôle, qui plairait à tout amoureux des lettres et que je vous invite à découvrir.
On sent l'amour de la langue à travers ces cent sonnets. Les jeux de mots sont fréquents, présents jusque dans les titres (même sur la couverture, regardez-bien !!). " Fleuve et mots passants " est un sonnet fort en sens, sous forme d'acrostiche, que j'ai bien aimé (comme tant d'autres).
On retrouve la langue dans tous ses états, sous forme de jeu à toutes les pages, on s'en amuse, on la redécouvre. Si certains poèmes sont simples par le choix d'un vocabulaire limité, on prend tout de même plaisir à saisir la polysémie des mots et leur ambiguïté. A coups de rimes équivoquées, riches ou pauvres, le plaisir et l'amour de la langue française se frayent un chemin jusqu'à notre esprit de lecteur.
A travers ce recueil, une véritable transmission de joie et de passion s'effectue. Entremetteur entre l'auteur et le lecteur, il véhicule une affection sincère de la langue. La force de ce livre est que beaucoup de ces sonnets peuvent être partagés entre petits et grands, pour le plus grand plaisir de tous. Sansonnets, un cygne à l'envers : A lire et à relire sans modération !