Secret Wars #3

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

L'événement Secret Wars a débuté. Les annonces pouvaient effrayer certains avec son grand lot de séries basées sur les grands événements de Marvel Comics mais dans la réalisation, il séduit. Il faut dire que le précédent épisode de la maxi-série de Jonathan Hickman et Esad Ribic mettait en place le Battleworld un monde composite mais cohérent régit par des règles strictes créé par un seul Dieu, Doom.

Après un premier numéro au rythme soutenu et son chaos organisé, Hickman tempère. Pourtant, la fin du précédent épisode - qui nous introduisait le monde créé à la suite de la dernière incursion - a marqué une rupture. Mais, Hickman avait encore des choses à nous dévoiler et des cartes à abattre avant de rentrer dans le vif du sujet.

L'épisode est dense mais grâce au découpage du scénariste il se lit très bien, chaque moment important est présenté sous forme de chapitre mettant le focus sur différents moments clef du récit. Nous apprenons donc ici ce que nous suppposions avant ; que Doom et Strange se souviennent du monde passé. Aussi, il est de plus en plus clair que Susan Storm et la Future Foundation ont été repêché entre l'espace et le temps lorsqu'ils tentèrent de s'échapper au bord du raft. Et leur dévotion pour Doom n'est certainement pas un illumination divine mais ressemble beaucoup à de la manipulation.

Après tout, Doom a toujours été un ennemi manipulateur mais surtout un tyran à l'ego démesuré. John Byrne aimait le montrer comme le souverain d'un peuple heureux alors qu'il a pris le pouvoir par la force. Le personnage a ce besoin d'être reconnu et aimé. Et, tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. John Francis Moore avait bien réussi à capter cet ambiguïté dans le personnage lorsqu'il écrivait Doom 2099. Hickman continue dans cette veine. Son peuple doit le remercier et l'apprécier sinon il a un sentiment de ne pas avoir accompli quelque chose. Mais celui qui ose le défier aura à faire à lui comme le prouve l'histoire de la création du soleil de Battleworld.

Et puis, il y a Strange qui suit Doom alors qu'il sait qui il était et ce qui est arrivé à ses amis par la faute du nouveau Dieu - enfin pas si nouveau que ça comme le révèle cet épisode. C'est bien la guerre entre Doom et les Beyonders qui a mené à la fin de l'univers. Mais, Strange a des doutes et des secrets. Et la rencontre inopportune entre les Thors et la Cabale lors de l'épisode précédent va réveiller quelque chose en lui et il va faire ce qu'il aurait dû faire il y a longtemps : ouvrir une porte.

Hickman prépare les choses et on sent que cela va devenir puissant. Comme je l'écrivais plus haut, le rythme est posé mais cela reste passionnant. Et, déjà, on imagine que l'on va avoir le droit à une scène grandiose - voire plusieurs - du même acabit que celle où Thor éventre un Builder dans Infinity. En plus, il aidé par Ribic qui offre des pages merveilleuses avec un découpage qui installe le statut de grande épopée au récit. Si je n'avais qu'à faire un seul reproche, c'est qu'il faut attendre le 1er juillet pour lire la suite, le prochain épisode ayant été décalé. Dommage.

Secret Wars #3

Marvel Comics • Par Jonathan Hickman & Esad Ribic • $4.99
La maxi-série Secret Wars est impressionnante de qualité. Ne vous étonnez pas de faire des "oh" et des "ah" en lisant cet épisode, Hickman nous réserve tant de surprises. En revanche, nous arrivons presque à la moitié de l'événement et il est possible de craindre que la fin soit vite expédiée mais, pour le moment, rien d'alarmant, le scénariste à l'air de savoir où il va.