Dans ma Camaro, je t’amènerai sur les chemins d’été,
Dans ma Camaro, je t’amènerai à San Francisco…
Eh oui ! C’est plus qu’une chanson. C’est réel. L’icône existe…
Je l’ai connue, il y a longtemps, dans mon très jeune temps. Il se nommait Gino et conduisait, vous ne devinerez jamais ? Une voiture de marque Camaro. Elle filait comme le vent. Elle détonnait comme une folle nuit à Las Vegas avec, à son bord, un étrange commandant, Gino Tremblay. Toujours armé de ses bagues scintillantes, de son shag onctueux débordant de sa chemise à fleurs, il avait tout ! Tout pour vous plaire mesdames, tout pour s’amuser et vous assurer la plus infatigable des soirées. Même son nom est devenu une expression en vogue qui nous fait sourire !
Ce cher Gino, grand, costaud, à la mode, bottes de cowboy aux pieds et accompagné de superbes créatures différentes toutes les semaines… Et vous l’avez surement deviné ! Elles étaient blond platine, les yeux surlignés de noir, envoyant la main à la Marilyne Monroe pour remercier le coucher du soleil. Elles devenaient, durant un court instant des starlettes. C’était pour elles des heures euphoriques ou elles devenaient le centre de l’Univers. Elles voulaient toutes faire partie de la fête et monter, au moins une fois, dans la magnifique Camaro de Gino.
Il était populaire, beau. En fait, tout dépend de ce que, pour vous, signifie être beau… Mais il était fier et attirait tous les regards ; tous voulaient être amis avec Gino. Malgré sa timidité, ses bières qui rehaussaient de plus en plus son tour de taille et le fait qu’il habitait encore chez sa maman, malgré ses 28 ans bien sonnés, ne l’empêchaient pas d’être le king, le roi estival de l’heure. Le maitre incontesté des nuits qui s’allongeaient et des fêtes qui se prolongeaient jusqu’au petit matin. Au volant, il charmait les gentes dames qui l’accompagnaient jusqu’à la plage en chantant du Elvis à tue-tête ; c’était seulement de cette façon qu’il palliait ses bégaiements maladroits. Je ne sais pas si le Gino de mon histoire est le même Gino qui dort dans vos souvenirs, mais le mien est inimitable !
Malheureusement, toute bonne chose à une fin. Quand l’été tirait à sa fin, Gino rangeait son magnifique bébé dans le garage paternel, fraîchement shiné, comme il disait souvent avec beaucoup de difficulté et par trois fois minimum… shi shhiiaaiinnnn… shiiiné ! Il lui faisait ses adieux d’un air tristounet – à l’année prochaine, ma belle, à l’été prochain ! Un autre été, où il sera le sujet du jour et où les plus jolies filles voudront se l’arracher.
Une seule larme lui tranchait alors la joue, la seule qu’il versait avec émotion chaque
Nous en avons tous connu un, n’est-ce pas ? Un merveilleux phénomène, Gino, pour agrémenter nos samedis. Et vous l’aurez surement deviné… Je fus l’une des Marilynes à ses côtés. Ouf ! Quel été ! Je ne vous dis pas tout ! LOL.
Notice biographique :
Karine St-Gelais est une écrivante qui promet. Nous avons aimé ce conte plein de fraîcheur et de naïveté enfantines