Les Rois du Pétrole de Tore Renberg,
Publié aux éditions des Presses de la cité,
2015, 619 pages.
Fraîchement divorcé, avec deux filles à charge, Pål, la quarantaine, est un joueur endetté jusqu’au cou. Acculé par ses créanciers, il ne voit bientôt plus qu’une issue : faire appel à Rudi, de la bande à Jani. Et la solution ne se fait pas attendre. Une bonne vieille arnaque à l’assurance, qui dit mieux ? Pourtant, rien ne va se passer comme prévu ; car en matière d’escroquerie il est préférable de ne pas avoir recours à un gangster en pleine crise existentielle et, surtout, d’éviter les témoins. Manque de bol, les jeunes amoureux Daniel et Sandra ont aperçu le petit groupe comploter dans la forêt. En ces jours de septembre, de nombreux destins vont basculer à Stavanger, ville portuaire du sud-ouest de la Norvège…
Ne vous fiez surtout pas au résumé du roman, il n’a presque rien à voir avec le contenu de l’intrigue! Celui qui a résumé ce livre n’a dû lire que le tout début car Les Rois du pétrole raconte, certes une tentative d’arnaque à l’assurance, mais elle apparaît de manière bien minime dans l’économie de l’intrigue.
Les Rois du pétrole c’est d’abord un roman un peu déstabilisant. En effet, c’est un roman choral: chaque chapitre est raconté du point de vue d’un personnage à chaque fois différent. Il y a Pal, le père divorcé, endetté jusqu’au cou par des jeux de hasard en ligne; ses filles Malene et Tiril; Sandra, une collégienne; Daniel, un lycéen mauvais garçon à la réputation sulfureuse; Veronika, une jeune sourde; Rudi, Cécilia et Jan Inge, tous appartenant à la même bande de truands.
Il faut donc à chaque fois s’adapter au point de vue du personnage en question. Au début de ma lecture, j’avais du mal à comprendre quel était le point commun entre tous ces personnages et au puis, au fur et à mesure, une carte des relations s’écrit. On comprend que l’auteur a tracé de manière très subtile des liens entre tous ses protagonistes et que d’une manière ou d’une autre, ils se rejoindront à un moment donné de l’intrigue.
L’intrigue justement tourne surtout autour de la bande de truands. Ce sont de vrais pieds nickelés qui se donnent des airs de gros durs mais qui en réalité vivent de petits vols, de cambriolages et d’arnaques en tous genres. C’est assez drôle de les suivre dans ce roman car ils se donnent beaucoup d’importance pour pas grand chose au final. Une chose m’a dérangée cependant, la vulgarité du personnage de Rudi. Je comprends que l’auteur veuille faire passer son personnage pour un homme grossier ne pensant qu’au sexe mais trop de vulgarité tue la vulgarité. C’est le point négatif du roman selon moi. L’auteur a peut être voulu en faire trop de sorte que certains de ses personnages deviennent peu crédibles.
Hormis ce point de langue qui m’a gênée, j’ai apprécié l’intrigue. Finalement on se prend au jeu. Pal va-t-il aller au bout de son idée? La bande de Jan Inge va-t-elle réussir son coup? Outre cette intrigue principale, on suit les amours d’adolescents. Là aussi, j’ai eu envie de connaître la destinée de ces couples qui se font et se défont.
L’auteur dresse une galerie de portraits assez vrais: du père divorcé au looser de service, tout y passe. Il nous conte une petite tranche de vie et nous montre des êtres paumés à leur façon qu’ils soient adultes ou adolescents.
J’ai aimé me plonger dans le quotidien de ces Rois du Pétrole, finalement attendrissants dans leur façon d’essayer de se rendre la vie plus facile. L’auteur donne une allure rock’n’roll à tout cela et son intrigue file à cent à l’heure!
Je remercie les éditions Presses de la Cité ainsi que Babelio pour m’avoir permis de découvrir ce roman.