Love is in the air… Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

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Anna Kendrick

Pour cette dernière chronique du printemps, permettez-moi de vous faire découvrir deux films romantiques qui sont fort probablement passés inaperçus sur votre radar, et qui sont tous deux disponibles un peu partout.
The Last Five Years met en vedette Anna Kendrick et Jeremy Jordan dans les rôles de Cathy et Jamie, couple attachant qui, devant nos yeux, tombe amoureux, se marie et puis se désintègre lentement. Lui est un jeune auteur au succès fulgurant, et elle est une actrice qui n’arrive pas à percer.
À l’origine un spectacle musical créé au tournant du siècle par Jason Robert Brown, et inspiré de son propre malheureux mariage, The Last Five Years est structuré de manière originale. Cathy et Jamie chantent à tour de rôle, nous racontant les déboires de leur relation, mais avec la particularité que le récit de Cathy est raconté à rebours, tandis que celui de Jamie avance chronologiquement. Les deux récits se croisent éventuellement, lors du mariage des deux tourtereaux, et puis reprennent leurs distances, comme les deux protagonistes.
Le procédé fonctionnait bien sur scène – j’ai vu une production locale de la pièce l’an dernier, et je suis alors tombé amoureux des chansons – et le tout est très bien transposé à l’écran. Le réalisateur Richard LaGravenese ne prend pas ses spectateurs pour des idiots, il n’explique jamais le principe du scénario (en inscrivant des dates à l’écran, par exemple), forçant ainsi le spectateur à se démêler dans la chronologie de l’histoire. Et je crois que le tout fonctionne. Les deux acteurs sont charmants – je ne connaissais pas Jordan, mais j’étais bien au courant des talents d’actrice et de chanteuse de Kendrick (Pitch Perfect, Into The Woods) – et ils incarnent à merveille ce couple auquel on croit dès qu’on les aperçoit ensemble. Ils portent avec brio le film sur les épaules.
LaGravenese parvient à donner vie à l’écran à ce spectacle qui était somme toute statique sur scène, avec des éléments qui plairont à tout amateur de films musicaux (scènes chorégraphiées, références à des musicals très connus), et le film n’ennuie jamais, il demeure vivant du début à la fin. Jordan et Kendrick n’ont pas les meilleures voix au monde, mais ils remplissent très bien leurs rôles de chanteurs et les chansons gagnent à être écoutées plusieurs fois pour en savourer toute la beauté et la profondeur. Un film romantique que je recommande fortement.
Bande-annonce de The Last Five Years

L’amour à l’italienne

Spring est un film romantique d’horreur réalisé par Aaron Moorhead et Justin Benson. Benson en est également le scénariste.
Oui, j’ai bien écrit « film romantique d’horreur ».
Benson et Moorhead avaient réalisé il y a quelques années un film intitulé Resolution qui s’est avéré l’un de mes préférés des récentes années. L’amitié entre les deux protagonistes masculins était extrêmement bien écrite. Dans Spring, c’est un jeune couple qui est au centre du récit et, ici aussi, la relation entre les personnages est très crédible, très bien jouée et les deux amoureux sont terriblement attachants.
Pensez à une version fantastique du Before Sunrise de Richard Linklater et vous aurez une idée de ce à quoi ressemble Spring. Tentant de se remettre du décès de ses parents, l’Américain Evan se rend en Italie seul, se promenant de village en village, et fait la rencontre de la belle Louise, étudiante mystérieuse qui cache un terrible secret. Les deux ont de longues discussions sur tout et sur rien, ils tombent amoureux, font l’amour et vivent une idylle passionnée. Mais leur temps est compté…
Je ne peux pas trop en révéler sur ce film, sauf que je suis tombé amoureux de Spring. Je l’ai visionné deux fois en l’espace de quelques jours. Premièrement, il fait voyager. Il donne terriblement le goût de se rendre sur ses lieux de tournage, sur les côtes italiennes. Ensuite, ses deux acteurs principaux, Lou Taylor Pucci et Nadia Hilker, débordent de talent et de charme. Je les regarderais discuter des sujets les plus insipides pendant des heures et des heures tellement ils sont naturels et beaux à voir ensemble.
chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie  La musique enchanteresse, la réalisation léchée, le scénario ingénieux – tous ces éléments m’ont renversé et ont fait de Spring l’un de mes films préférés des dernières années, et supérieur à Resolution selon moi. Je suis très curieux de voir où ce duo de réalisateurs-scénaristes nous entraînera par la suite, car, avec ces deux premiers films, ils ont un début de carrière extrêmement solide.
Et n’ayez crainte : l’horreur dans le film est quasiment inexistante. Si vous avez le cœur sensible, vous pouvez regarder Spring sans craintes. Il s’agit avant tout d’une très belle histoire d’amour.
Bande-annonce de Spring

Notice biographiquechat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)