Batman No Man's Land - tome 4

Par Criticomics @Criticomics

No Man’s Land, ce n’est pas qu’un simple event, pas un classique crossover, c’est véritablement, sur un laps de temps précis, un nouveau statu quo, une nouvelle manière de vivre pour les habitants étant restés à Gotham suite au tremblement de terre. Mais c’est aussi le cas pour Batmanet ses acolytes, les règles ont changé, et les méchants de la faune du justicier de Gotham semblent s’être plus facilement adaptés. Dans ce quatrième tome, la lumière se met sur des méchants que nous attendions, Bane, Mister Freeze ou encore le Joker, mais aussi sur une petite nouvelle…Les différents clans de Gotham se partagent toujours la cité dévastée par un tremblement de terre. Coupée du reste des États-Unis, la ville devient une plaque tournante du marché noir, organise des combats clandestins et accueille une nouvelle arrivante : Harley Quinn, la compagne du Joker. Seuls Batman et ses alliés, dont la nouvelle Batgirl, servent de rempart au chaos.Ce nouveau tome, (le quatrième) nous propose, à nouveau, une suite d’histoires, et de petites sagas, qui nous plonge dans le nouveau quotidien du No Man’s Land qu’est devenue Gotham. Tout se résume à la survie, on échange une boîte d’épinards en conserve contre du coca, un renseignement contre des piles (denrées devenues plus précieuses que de l’or !). On ne résume plus en termes de ville ou de rues, mais de zones, de quartiers, chacun sous la protection d’une figure emblématique ou d’un gang, et la seule activité consistant à agrandir son territoire !Et ce tome 4 ne déroge pas aux nouvelles règles en rigueur en ville. Une guerre des gangs éclate entre les Dragons Spectraux et les Poings de Sérendipité Céleste pour le contrôle du quartier chinois. Batmantrouvera une alliée inattendue avec Lynx. La jeune femme faisant l’amère expérience de la dureté de la vie de héros, se rendant compte que le prix à payer peut être plus lourd que celui d’un simple pauvre bougre lambda, de par toutes les horreurs qu’il voit, qu’il vit. Des gangs se battent pour le contrôle d’une station service, quelques litres d’essence devenant un gage de richesse, si l’on peut parler de richesse dans le no man’s land. Là aussi, ce combat sera le théâtre d’une belle leçon de vie pour la nouvelle Batgirl, Cassandra Cain !Robin est, lui, envoyé dans les égouts par Batmanpour mettre la main sur un stock de nourriture important de l’armée. Et alors qu’il va tomber sur Mister Freeze, lui ne pourra compter que sur un groupe de gamins se croyant dans un jeu de rôle !Pendant ce temps, Azrael continu de lutter avec ses démons intérieurs tout en aidant le docteur Thompkins.

Mais les véritables personnages de ce quatrième tome, ce ne sont pas les alliés de Batman, mais ses ennemis !Bane, qui de façon surprenante, réussit à rentrer dans Gotham afin d’en devenir le roi ! Là où tout le monde chercherait à fuir la ville.Mister Freeze, absolument haineux vis-à-vis de Batman.Ou encore le Joker, bien décidé à rentrer lui aussi dans la danse des agrandissements de territoires.Et au milieu de tous ces poids lourds de méchants emblématiques, une petite nouvelle fais son entrée dans l’univers comics : la belle et délirante Harley Quinn ! La création de Paul Dini et Bruce Timm dans le dessin animé Batman la série animée, fait ces grands débuts dans la continuité de Batman.Et nous avons le droit à de très bonnes histoires pour une première. Que ce soit sa rencontre avec Poison Ivy (lui faisant un très beau cadeau) où elle lui (nous) raconte un peu ses origines, et nous assistons à sa transformation d’Harleen Quinzel en Harley Quinn et ses retrouvailles avec son poussin de Monsieur J !Ou dans « le Code » où elle rend le Joker jaloux pour lui prouver qu’il tient à elle et qu’elle un pion important pour lui. Une histoire forte amusante à lire, avec une chute délirante. Très vite, Harley apparait comme un personnage à part entière et non comme une simple faire-valoir de plus. Sa synergie avec le Joker fonctionne et nous plait, du moins me plait. Là où l’on pourrait croire que le Joker manipule la belle, il se pourrait que ce soit l’inverse qu’il se passe. Graphiquement, c’est une autre histoire. Loin de moi l’idée de dire que tout cela est moche, mais il faut bien s’attendre, avec pas moins de huit séries représentées dans le volume, à une identité graphique chaotique. Chaque titre ayant son dessinateur, voir deux, avec des styles bien différents. Il n’y a qu’à voir les deux épisodes de l’histoire « le Code » dessinées par Mike Deodato Jr et Tom Morgan, aux antipodes l’un de l’autre. On se retrouve donc avec un ensemble graphique assez indigeste, même si quelques artistes, comme Mike Deodato Jr, sortent du lot.


 
Notre odyssée dans cette Gotham en ruine continu. Si la vie a changé pour les habitants, elle a aussi changé pour Batman et pour ses ennemis. Chacun tente de s’acclimater à cette nouvelle vie. Plusieurs séries, plein de personnages, mais une impression que tout cela et tous les scénaristes vont dans le même sens, une nouvelle vie à Gotham ! Aucune incohérence, une bonne narration, on prend plaisir à découvrir ce que chacun de nos personnages favoris sont devenus et comment ils se font à ce nouveau statu quo.