Lectures du lundi et souvenirs d'expositions.
C'est après une petite semaine de vacances que je reviens avec un bilan très mince. Mais c'est l'occasion de parler aussi de mes autres découvertes culturelles de la semaine, qui ont été nombreuses !
Ce que j'ai lu cette semaine/ce que je suis en train de lire :
Henning Mankell, Profondeurs
Quatrième de couverture : En octobre 1917, la Suède est sur le point d'entrer en guerre. Afin d'améliorer la défense des côtes du pays, le capitaine Lars Tobiasson-Svartman est chargé d'une mission secrète : contrôler les routes maritimes. Sur l'îlot d'Halsskär, il rencontre Sara Fredrika, dont il devient l'amant. Pour la revoir, il ment à sa femme, à l'amirauté, à lui-même, jusqu'au point de non-retour...
(Attention, le résumé qui circule sur Internet - ancienne quatrième de couverture, j'imagine - comprend d'abominables spoilers.)
Je mets longtemps car je ne sais pas trop quoi en penser - je n'accroche pas à tous les choix esthétiques de l'auteur. J'ai l'impression pourtant qu'il a quelque chose à dire, et le personnage principal me fascine et me révulse tout à la fois. C'est pour l'instant une énigme de ce livre, ce qui correspond bien à son titre et à son sujet quand on y réfléchit. Je l'ai presque terminé, et ne tarderai sans doute pas à le chroniquer.
Ce que je vais lire ensuite :
Monique Rivet, Le Cahier d'Alberto
Reçu dans le cadre du Programme Masse Critique, de Babelio. Quatrième de couverture : Qui a commis ce crime ? Alberto l'ignore : accroupi dans les roseaux de la lagune de Maguelone, il n a vu qu'un soldat sans nom et sans visage abattre l'adolescent venu pêcher avec un carrelet dans ' eau malodorante du canal. Et il n a rien dit à personne.
Aujourd'hui, à cet endroit même, des touristes, des familles vont à la plage, les enfants équipés de bouées multicolores, les pères chargés de parasols. Il y a un marchand de glaces sur la berge, à quelque distance du parking où l'on a laissé les voitures. Sandro est venu avec Céline, sa compagne. Il regarde les eaux du canal,
il songe à ce jeune mort d'autrefois. Persuadé que les clés du drame se trouvent dans un cahier qu aurait rédigé Alberto, il se met à sa recherche avec une fièvre que Céline ne comprend pas : pourquoi ce crime fascine-t-il autant Sandro ?
Comme vous voyez, j'ai bien peu lu. Mais c'est parce que j'ai fait plein d'autres choses. Entres autres :
Ce que j'ai vu cette semaine
L'Exposition Les Tudors au Musée du Luxembourg (jusqu'au 19 juillet 2015).
Ce que j'ai d'abord aimé dans cette expo, c'est que je l'ai trouvée claire, et qu'elle m'a permis d'ordonner un peu les choses dans ma petite tête réfractaire à l'histoire anglaise. De très belles pièces, notamment l'anamorphose représentant Edouard VI, des traités de paix signés entre la France et l'Angleterre, le costume de Cate Blanchett dans le film récent sur Elizabeth première, l'armure de tournoi d'Henri VIII, impressionnante et étrange tout à la fois... et bien sûr de nombreux portraits, très grands ou miniatures, accompagnés d'une réflexion sur leur impact, leur rôle social et leur ressemblance avec les modèles réels. La dernière partie concernait l'influence de la dynastie des Tudors dans la littérature et l'art mais au vu de l'importance du sujet, difficile de ne pas faire un peu trop brouillon. A moins qu'il ait fallu plus d'explications, afin de mieux faire le lien entre l'histoire réelle et l'art romantique ? Les explications se répétaient peut-être un peu, mais cela permet de ressortir de l'exposition avec un propos clair - un dépliant souvenir qui permet de conserver le texte des grands panneaux. Une exposition que j'ai donc faite avec plaisir, d'autant plus qu'elle m'a transportée loin des périodes historiques dont je suis familière. Peut-être décevra-t-elle ceux qui sont venus pour le sensationnalisme de la campagne de publicité (j'ai vu des panneaux au cinéma jouant sur l'imaginaire terrible et romanesque des Tudors alors que l'exposition semble plutôt avoir à cœur de rétablir les faits derrière la légende. Si je préfère ce parti pris, je m'interroge sur le décalage entre le contenu de l'exposition et le choix de communication autour. Reste que j'ai appris beaucoup de choses et que j'en suis sortie plutôt contente - bien que le prix soit élevé pour ma bourse.
Le Louvre-Lens. La Galerie du Temps, exposition permanente. / D'or et d'ivoire, Paris, Pise, Florence, Sienne. 1250-1320 (Jusqu'au 28 septembre 2015).
Je suis très très heureuse d'avoir fait cette visite. On entend beaucoup de choses sur le Louvre-Lens, et je me suis peut-être laissée beaucoup bercer par les critiques (j'habite à Paris, après tout), sans prendre le temps de me faire mon propre avis. Je ne souhaite pas rentrer dans la polémique et il y a assurément des défauts (le bâtiment m'a semblé très froid et peu accueillant, ce qui n'est pas terrible pour inciter à venir à la culture), mais j'ai aussi découvert des œuvres sorties de leur cadre, un point de vue qu'on n'a nulle part : dans les grands musées, même régionaux, les salles sont chronologiques ; les expositions sont thématiques... Impossible d'embrasser d'un seul coup d'oeil des centaines d'années d'histoire de l'art. Alors, certes, c'est en vrac, mais c'est aussi l'occasion de déambuler à l'inspiration, en se laissant cueillir par les œuvres qui nous intéressent. L'audio-guide, très intuitif et moderne, est vraiment pas mal. Une impression mitigée, entre un généralisme difficile à suivre dans la salle principale et une exposition au contraire technique et spécialisée (mais très bien expliquée en revanche). Cela ne fait cependant pas oublier la qualité des œuvres que j'ai pu voir, et qui étaient mieux mises en valeur que perdues dans les réserves ou noyées dans des salles pleines de tableaux de maîtres.
Tchaïkosky ou le royaume des songes, ballet chorégraphié par Josua Hoffalt, au Théâtre André Malraux à Rueil-Malmaison.
Et hier, enfin, pour mon retour à Paris, j'ai vu avec grand plaisir Tchaïkosky ou le royaume des songes, par la compagnie Troisième étage que je suis depuis maintenant quelques temps avec toujours le même intérêt. Volonté de dépoussiérer le classique, de rendre à la danse toute sa puissance évocatrice et émotionnelle, loin des clichés du contemporain incompréhensible ou du classique qui sent la naphtaline. S'ils passent pas loin de chez vous la saison prochaine, courez-y, c'est une merveille pour les sens.
Comme vous voyez, ce fut une semaine assez légère en lecture, mais riche en découvertes. Je reviens cependant avec de nouvelles chroniques littéraires d'ici peu et - qui sait ? - peut-être un texte sorti de derrière les fagots. Bonne semaine à tous ! :D