C'est un avis un peu différent de ce que j'ai l'habitude de poster que je viens vous livrer aujourd'hui. Par ailleurs, si vous avez eu la curiosité de consulter la rubrique " Qui suis-je ", vous savez peut-être déjà que les livres et moi ne sommes pas seulement unis par une relation personnelle, mais aussi professionnelle... Alors vous comprendrez peut-être mieux le pourquoi d'une tel intérêt pour l'essai de Régine Detambel, " Les livres prennent soin de nous, pour une bibliothérapie créative " ( Actes Sud, mars 2015). Note : l'auteure, à la fois kinésithérapeute et écrivain, propose une formation autour de la bibliothérapie sur Montpellier.
Comment ai-je eu connaissance de cet ouvrage ? Grâce au passage de son auteure à la Grande Librairie, sur France 5, le 16 avril 2015 ( le replay de l'émission est toujours disponible ici - à partir de 40mn15 environ). Etant moi-même relativement proche des livres, la curiosité s'est faite grandissante lorsque ce document est arrivé parmi les nouveautés de la bibliothèque où je travaille. Il ne m'a pas fallu bien longtemps avant de l'emprunter (à peine équipé, tout de suite emprunté, à vrai dire...).
Je ne vous livrerai pas une analyse complète et détaillée de cet essai : ici n'est pas mon but. Je me contenterai tout juste de partager avec vous ce que j'ai retiré de ce petit traité en faveur d'une " bibliothérapie créative "... Mais tout d'abord, qu'est-ce que la bibliothérapie au juste ? Il s'agit tout simplement de soigner nos maux grâce au pouvoir des mots, au pouvoir des livres. Mais attention, Régine Detambel semble formelle : pas grâce à ces livres de développement personnel qui pullulent dans les rayons des librairies, qui vous disent clairement comment penser et agir face à telle ou telle situation. Non, dans cette approche de la bibliothérapie, une grande place est faite au monde de la fiction, de la poésie, à la musicalité des mots, en plus du sens qu'on peut leur donner...
Pas question de véhiculer une pensée unique, des recettes miracles, comme c'est souvent le cas dans les livres de développement personnel, mais au contraire laisser libre cours à notre interprétation dans l'acte de lecture, pour puiser dans les mots les ressources dont nous avons besoin pour comprendre, pour avancer... (d'où la notion de bibliothérapie " créative ").
Qui d'entre nous n'a jamais ressenti, à la lecture d'un roman, un tel bien-être, un vrai " mieux-être ", tout simplement parce que les mots qu'il contenait ont trouvé une résonance toute particulière et unique en nous ? Se plonger dans un livre, s'immerger dans sa bulle, le temps de quelques pages, et se retrouver soi-même... Qui d'entre nous se s'est jamais projeté à travers une histoire, ne s'est jamais identifié à l'un des personnages, qui nous parlait mieux que les autres ? Bien plus que les mots qu'ils nous livrent, les plus férus d'entre nous sont d'autant plus attachés à la forme même du livre, aux sensations qu'ils provoquent lorsqu'on le touche, lorsqu'on le sent...
Et le livre, objet au cœur même du concept de bibliothérapie, devient alors comme un " doudou " rassurant, un pansement, un remède à même d'apaiser les maux de celui qui le détient...
L'essai de Régine Detambel regorge de références et d'exemples qui viennent étayer ses propos et même si quelques unes m'ont échappée, cela n'a pas réduit l'intérêt que j'ai eu pour ce livre, dont je conseille la lecture à toute personne qui s'intéresse de près ou de loin aux " pouvoirs " que peuvent avoir les mots sur nos maux...
Extrait : Contre la passivité et la perte d'autonomie, la lecture est la reconquête d'une position de sujet. Les bibliothécaires et les libraires, les éditeurs et les auteurs, par leur situation à la conjonction de l'être et du livre, ne peuvent ni ne doivent ignorer cette responsabilité parfois déconcertante... "