Un album brillant !
C’est un livre magnifique que je vous présente aujourd’hui et j’en suis très fière. "L’oiseau qui avait avalé une étoile", publié par les éditions La Palissade, est un album rare comme on en voit peu. Il est à la fois mystérieux, mélancolique, poétique et particulièrement beau ! En parler, le raconter, le faire comprendre, est assez difficile pour moi car il se ressent plus qu’il ne se décrit.D’ailleurs, avec ma fille, nous n’avons pas eu le même ressenti à sa lecture. Nous n'avons pas aimé les mêmes pages. J’ai été saisie par le début de l’histoire et par la magie qui s’en dégage, alors qu’elle a longuement observé les pages de fin, plus chaudes en termes de tonalités mais sans texte, donc plus propices à l’imagination.
Le livre en lui-même est déjà un très bel objet, à la couverture matte cartonnée, dont l’illustration et le titre intrigant donnent tout de suite envie de découvrir l’intérieur. Quelle entrée en matière ! Le contenu est tout aussi réussi.
Après avoir avalé une étoile, un oiseau se mit à briller de mille feux. Il était superbe dans la nuit noire. Il faisait même des envieux. Mais son plumage scintillant attirait les bêtes sauvages. Plus aucun animal ne voulait rester avec lui. Les cerfs le chassaient de leurs bois de peur qu’il attire les chasseurs, les crapauds de leur mare, de peur que les crocodiles les voient, les poissons des rochers, de peur que viennent des requins... Il ne savait plus où se poser.
Las et malheureux, il versa une larme dans le désert. Poussa, alors, une magnifique fleur en forme d’étoile qui intrigua un mystérieux voyageur. L’homme s’arrêta et lui parla. L’oiseau venait enfin de trouver un compagnon de route...
La fin de l’album est totalement ouverte, sans texte. Chacun peut l’imaginer comme il veut, même s’il est guidé par les illustrations. Ma fille y a vu un château où ils vécurent heureux, moi une amitié indéfectible entre deux solitaires...
Malgré l’apparente tristesse de cet oiseau sans cesse rejeté, nous avons refermé ce livre avec des étoiles plein les yeux (sans aucun jeu de mot), avec la sensation d’avoir partagé un moment particulier où le temps est suspendu, avec la satisfaction d’avoir contemplé de sublimes illustrations.
Car le travail de Toni Demuro (dont nous avions fait connaissance avec l’album "Célestin rêve") est remarquable. Le contraste des couleurs entre cet oiseau d’un blanc lumineux et les aplats sombres dans lesquels s’insèrent les autres animaux, est saisissant. La tristesse du volatile, simplement évoquée par la forme de son œil, est prenante. Les cadrages sont particulièrement étudiés. Un régal ! C’est un travail esthétique qui me touche particulièrement.
Le texte de Laurie Cohen est également soigné. Il est agréable à lire avec des répétitions et des rimes qui plairont aux enfants. L’histoire est tout à fait originale et poétique. Il n’y a pas de morale, pas vraiment de fin, juste le conte d’un oiseau qui avait avalé une étoile...
> Vous pouvez feuilleter un extrait de l'album ici
C'était ma participation n°28 au rendez-vous du mercredi "Chut les enfants lisent" organisé par Yolina sur son blog : Devine qui vient bloguer.
L’oiseau qui avait avalé une étoile
Texte de Laurie Cohen
Illustrations de Toni Demuro
Publié en 2015 par les éditions La Palissade
Âge : dès 4 ans
Merci aux éditions
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