Captain America & The Mighty Avengers #8-9

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

Alors que Secret Wars agite le Marvel Universe, Al Ewing nous ramène un peu dans le passé pour les "Derniers Jours" de Captain America and the Mighty Avengers, avant la fin de tout... Comment a réagi l'équipe du nouveau Captain America et de Luke Cage en apprenant la destruction programmée de l'univers ?

Les "Last Days of" sont l'occasion pour les auteurs de donner une vraie conclusion à leurs séries, avant que tout ne s'arrête pour Secret Wars. Alors qu'on sait que la Terre sera détruite, la perspective de montrer les derniers instants de nos héros avant leurs morts certaines a un côté un peu sadique et triste. A ce préjugé, Al Ewing et Luke Ross nous répondent avec toute la bonté et l'amour dont les comics sont capables.

Captain America & The Mighty Avengers #8

Marvel Comics • Par Al Ewing & Luke Ross • $3.99
Ce premier numéro est l'occasion de voir ce qu'ont fait les Mighty Avengers entre leur dernière saga, et leur apparition dans Avengers pour Time Runs Out. Leur allégeance à Steve Rogers n'était pas automatique, et c'est là-dessus que joue Ewing. Il montre bien comment les héros en sont venus à se rallier au camp de l'ancien Captain America, même si l'hypocrisie de ses arguments ne les as pas laissés indifférents.

Une chose que j'ai regretté dans les Avengers de Hickman reste la caractérisation de Steve Rogers, qui depuis qu'il a retrouvé la mémoire, reste plus un vieux aigri (pour rester poli) qu'autre chose. Il se plaint des méthodes de ceux qui font, mais ne propose rien, et c'est ce qui est mis en avant ici. Ewing répond presque aux détracteurs des deux camps, et met tous les personnages face à leurs responsabilités. On découvre en effet des solutions proposées, des pistes pour éviter le pire, qui ne le rendront que plus atroces, et c'est génial. Par ailleurs, les Illuminatis ainsi que Steve Rogers sont mis face à leurs responsabilités, dans une distinction flagrante entre les héros de la rue et les héros qui contrôlent le destin de l'univers. On voit très bien qu'Ewing aime ces héros, mais n'hésite pas à entacher encore un peu plus l'image des Avengers...

Le côté "fin du monde" est parfaitement respecté dans un script qui se présente comme un décompte, avant un dernier épisode qui mènera à une fin déjà connue. Du coup, même si on ne peut pas espérer que la tournure des choses changent pour nos personnages, leurs réactions sont étonnamment humaines. C'est surtout ce qui transparaît dans ces deux numéros, une humanité et une chaleur touchante, une vraie sensibilité dans l'écriture. Les retrouvailles entre White Tiger et sa famille sont tristes, personne n'a vraiment de happy ending, et on referme ce numéro en sachant que tout le monde n'aura pas droit à une fin heureuse...

Captain America & The Mighty Avengers #9

Marvel Comics • Par Al Ewing & Luke Ross • $3.99
C'est justement ce sur quoi la série se termine. Si vous avez lu Secret Wars #1, vous savez que la Terre est détruite, et que les héros y meurent. C'est donc le chant du cygne des héros de la Terre, et de l'équipe d'assistance des Mighty Avengers.

Il va être difficile de plus raconter le scénario, vu que chaque personnage est montré dans ses derniers instants, et que c'est là tout le sel du numéro. Ils ont tous un moment important mis en avant, qui rappelle bien l'objectif de la série : protéger la population, ce que les Avengers récents ont oublié de faire depuis quelques temps.

Du coup, ce sont les citoyens qui sont le fil rouge de ce numéro, toujours présents et toujours au centre de l'action, jusqu'à une scène finale des plus jolies. On vivra les dernières secondes de l'univers directement, dans un monologue incroyable de tendresse et d'amour pour les Mighty Avengers, mais étonnamment amené. Ce n'est pas du tout ce à quoi on pouvait s'attendre pour une explosion de planète, mais c'est d'une telle maîtrise que ça force le respect.

Al Ewing écrit un épilogue touchant, et se fait aider sur les deux numéros par Luke Ross, impeccable du début à la fin. Il n'a pas des numéros faciles vu que c'est majoritairement du dialogué, mais il s'en sort parfaitement sur les visages, et les quelques scènes d'action sont parfaitement réussies.

Vraiment, ce sont deux numéros que je ne m'attendais pas à autant aimer, et ce fut une réelle surprise. Ewing est un excellent auteur, qui nous rappelle pourquoi on aime nos personnages, et pourquoi on aime les comics. On ne sombre jamais dans l'horreur ou la psychose, et on vit les derniers instants touchants de simples humains, ce que Jonathan Hickman n'avait pas souhaité apporter. Il est urgent que Marvel confie à Ewing de plus grandes responsabilités.