Une saison à Longbourn - Jo Baker

Sur le domaine de Longbourn, résident Mr et Mrs Bennet et leurs cinq filles, en âge de se marier. À l'étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans l'œuvre de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici les protagonistes du roman. Mrs Hill, l'intendante, orchestre la petite troupe - son époux, la juvénile Polly, Sarah, une jeune idéaliste qui rêve de s'extraire de sa condition et, le dernier arrivé, James - d'une main de fer.

Tous vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs patrons bien-aimés. Une fois dans la cuisine, les histoires qui leur sont propres émergent et c'est tout un microcosme qui s'anime pendant qu'Elizabeth et Darcy tombent amoureux au-dessus...

Ce roman est basé sur une œuvre de Jane Austen, Orgueil et préjugés, mais vu du côté des domestiques. Sarah est donc une domestique au service de la famille Bennet dans leur maison de Longbourn, la vie y est difficile car il y a beaucoup à faire, ils ne sont actuellement que quatre pour faire fonctionner toute la maisonnée et deux mains supplémentaires ne seraient pas de refus. Arrive alors James et les doutes de Sarah vont commencer à germer.

Le roman se découpe en trois parties, la première installe tous les personnages et le fonctionnement des différentes tâches qui incombent aux domestiques ainsi que leur façon de vivre. La deuxième partie resserre son récit autour de James et des intrigues autour des sœurs Bennet, quelques révélations pimentent cette partie qui devient plus sombre et nous en apprend davantage sur cette période de guerre contre Napoléon et de misère. La dernière partie se concentre sur Sarah qui apporte à mon grand étonnement beaucoup de suspense sur le dénouement.

Une lecture qui m'a ravie, d'un côté pour avoir retrouvé l'univers de Jane Austen et les événements d'Orgueil et Préjugés, même si ceux-ci ne figurent qu'au second plan, on les perçoit d'un autre œil ; d'un autre côté pour avoir vu les coulisses de Longbourn, les tâches quotidiennes et les difficultés associées (il est souvent question des jupons tachés de boue de Miss Elizabeth).

Le personnage de Sarah évolue tout au long du roman, courageuse et volontaire elle ne connait pourtant rien du monde extérieure, pourtant elle n'hésitera pas à l'affronter pour enfin vivre. Le personnage de James qui, me semble-t-il, n'est là que pour " ouvrir les yeux " de Sarah sur sa condition, apporte des indications sur le passé de M. Bennet (dont on ne se serait jamais douté, belle trouvaille !) et sur la période trouble pendant laquelle se déroule le roman.

En conclusion, c'est un roman qui se lit très bien et même s'il n'y a pas d'extraordinaires rebondissements le lecteur peut se plonger dans le récit avec délice.