Mon avis : Avant tout, on remarque le style sublime, tout en poésie, même si parfois trop chargé. On retrouve ici, et malgré la traduction, l’empreinte du Stoker que j’avais déjà adoré dans Dracula. J’étais donc confiant pour la suite…
Malheureusement, les nouvelles manquent pour la plupart de souffle à mes yeux, elles ne retiennent pas l’attention ni la mémoire comme on pourrait s’y attendre d’un tel auteur. Elles se ressemblent trop pour vraiment marquer l’esprit. Et pour cause, plusieurs semaines après ma fin de lecture, j’ai déjà oublié la plupart des péripéties.
En revanche, deux contes ont toute mon admiration.
Le bâtisseur d’ombres, pour son étrangeté et sa noirceur subtile, est la première à sortir du lot à mes yeux. On y suit donc le bâtisseur, mystérieux personnage, seul dans sa demeure noire, qui observe la vie et surtout la mort. Je trouve malgré tout dommage que la fin ramène l’histoire à quelque chose « d’optimiste » et de « joyeux ». Mais, étant un livre de contes pour enfant, peut-on vraiment en vouloir à Stoker pour cet aspect ?
Le second, et meilleur, conte du recueil est Comment 7 devint fou. Totalement différent des autres histoires, ce texte est le seul à visée clairement comique. Cette plongée dans le non-sens le plus total n’est pas sans rappeler une certaine Alice, le héros entrant dans un rêve étrange alors qu’il est censé faire ses devoirs de mathématique. S’en suit donc une affaire de disparition de chiffres, pratiquement tout en dialogue (ce qui distingue ce conte des autres, principalement fait de narration), qu’on aimerait voir durer plus longtemps.
En somme, un recueil intéressant, qui montre un aspect joyeux de Stoker, comme un versant opposé à l’horreur et la noirceur de son célèbre Dracula. Mais globalement, j’ai été assez déçu, n’ayant pas pu me plonger réellement dans l’univers de ces histoires, trop narrées et trop uniformes pour moi.
Murphy