Cette série liée à Secret Wars nous montre une nouvelle Warzone du Battleworld de Doom, Utopolis. Un univers divisés en plusieurs régions dans lesquelles vivent de nombreux héros oubliés de Marvel et d'autres issus d'univers alternatifs. Squadron Sinister s'intéresse à l'équipe formée autour du baron de ce territoire King Hyperion, un surhomme sans concession. Marc Guggenheim nous narre cette histoire aux multiples rebondissements.
King Hyperion et son Squadron Sinister annexent tour à tour les différentes régions qui forment la warzone de Utopolis. Cette surenchère d'invasions en devient ridicule à tel point que les membres du groupe eux-mêmes commencent à douter de leurs actions. Et si l'un des membres cachaient en réalité quelque chose ? Et si, en fait, ils étaient plusieurs à cacher quelque chose ? Et si Doom commençait à se douter que ce qui se passe à Utopolis est louche et qu'il envoie un Thor pour poser des question dérangeantes ?
Il s'en passe des choses dans ce premier épisode. Mais déjà Guggenheim se sépare rapidement d'une chose trop compliquée en allant au culot. Si la Squadron Supreme était pensée à l'époque comme un pastiche de la Justice League, celle de King Hyperion est celle du Crime Syndicate, la version Earth-3 de la Ligue de Superman. On découvre donc vite fait qui est qui. Ainsi, il peut s'intéresser à la spécificité de ce monde qui est un véritable patchwork des univers alternatifs de Marvel. On y retrouve le Squadron Supreme de J. Michael Straczynski pour la ligne Max qui jurent comme des charretiers [ce passage m'a bien fait rire - NdR], on y retrouve des personnages de l'univers créé par Jim Shooter New Universe, de la Lost Generation de Roger Stern et John Byrne et on pourrait très bien y trouver le Squadron Supreme tel que l'avait imaginé Roy Thomas.
Mais au-delà de réjouir les fans hardcore de personnages méconnus de Marvel, Guggenheim crée une véritable ambiance et quelque chose de singulier que seul Secret Wars permet. Nous avons d'ailleurs quelque chose d'assez proche de Manhattan, la Warzone que l'on voit dans Ultimate End. Sauf qu'ici la cohabitation n'est pas aussi "cordiale". King Hyperion n'hésite pas à tuer... par principe.
Les personnages manquent par moment de consistance mais, pour le coup, c'est vraiment l'histoire qui prime. Nous avons vite cerné que ce sont des salauds et ils ont la même dynamique que le Crime Syndicate comme nous avons pu le voir dans Forever Evil de Geoff Johns. Et l'histoire a de multiples rebondissements avec des personnages qui se trahissent mutuellement lorsqu'ils ne massacrent pas les autres surhommes de leur monde.
Le choix de Carlos Pacheco était évident: des personnages iconiques et une histoire qui avance à cent à l'heure. Il fallait un dessinateur capable de canaliser tout ça et donner toute la splendeur attendue.
Squadron Sinister #1
Marvel Comics * Par Marc Guggenheim & Carlos Pacheco * $3.99
Sérieusement - parce que j'ai l'impression d'écrire ça sur chaque tie-in à Secret Wars, Squadron Sinister est une très bonne surprise. Sans forcément être un poids lourd - ou ce que l'on appelle un incontournable, ceux qui cherchent les bonnes histoires devraient se tourner vers cette série.