"Une dernière danse" de Victoria Hislop

Une dernière danse de Victoria Hislop

   Une Dernière danse de Victoria Hislop,

   Publié aux Livre de Poche,

   2015, 624 pages.

Derrière les tours majestueuses de l’Alhambra, les ruelles de Grenade résonnent de musique et de secrets. Venue de Londres pour prendre des cours de danse, Sonia ignore tout du passé de la ville quand elle arrive. Mais une simple conversation au café El Barril va la plonger dans la tragique histoire de la cité de Garcia Lorca et de la famille qui tenait les lieux. Soixante-dix ans plus tôt, le café abrite les Ramirez : trois frères qui n’ont rien d’autre en commun que leur amour pour leur sœur, Mercedes.
Passionnée de danse, la jeune fille tombe bientôt sous le charme d’un gitan guitariste hors pair. Mais tandis que l’Espagne sombre dans la guerre civile, chacun doit choisir un camp. Et la fratrie va se déchirer entre résistance, soumission au pouvoir montant, ou fuite. Happée par ce bouleversant récit de feu et de sang, Sonia est loin d’imaginer à quel point cette histoire va bouleverser sa propre existence…

Grâce à Masse critique de Babelio et au Livre de Poche, j’ai reçu Une dernière danse de Victoria Hislop. J’avais découvert l’auteur avec son superbe roman L’île des oubliés. J’ai voulu renouveler l’expérience avec ce livre. J’ai globalement apprécié ma lecture même si deux ou trois choses m’ont dérangée.

Victoria Hislop débute son roman avec Sonia. C’est une trentenaire londonienne. Son mariage bat de l’aile. Sonia n’a qu’un seul plaisir dans sa vie: la danse. Avec son amie Ingrid, elle décide d’effectuer un stage de salsa à Grenade. Les deux amies s’y amusent follement. Ce début un peu chick-lit ne m’a pas plu parce que c’est un genre littéraire que je n’apprécie pas vraiment. Je ne voyais pas où l’auteur voulait en venir avec ses deux héroïnes un peu mièvres sur les bords. Je craignais le pire. Bien heureusement, les choses prennent un virage à 180°.

En effet, Sonia va faire une rencontre décisive. Alors qu’elle boit un café à la terrasse d’El Barril, elle se lie d’amitié avec Miguel, le serveur. Il a déjà 80 ans mais il semble vouloir se confier à Sonia. Il va alors lui raconter l’histoire de la famille Ramirez, les anciens tenanciers du café.

Victoria Hislop nous projette alors dans l’Espagne des années 30. On suit la famille Ramirez, le père Pablo, la mère Concha et leurs quatre enfants aux prises avec la montée du fascisme sous la dictature de Franco. Autant le début du roman était sucré et doux, autant la suite du livre s’avère particulièrement dure. L’auteur nous raconte le destin des quatre enfants et plus spécialement ceux d’Antonio et de Mercedes.

Antonio va s’engager dans l’armée républicaine en quête d’un idéal politique et philosophique tandis que Mercedes, danseuse de son état, va se lancer sur les routes d’Espagne afin de retrouver Javier, son amour perdu. Rien ne nous est épargné: les bombes qui tombent sur les réfugiés, les exécutions sommaires, les tortures, l’horreur de la guerre. Certains passages sont très durs à lire au point qu’ils ont failli me faire verser quelques larmes. Victoria Hislop raconte avec passion l’histoire de cette famille de grenadins qui rejoint la grande Histoire. Moi qui ne connaissais presque rien à la guerre civile espagnole, j’ai énormément appris. L’auteur a fait un gros travail de recherches et de documentation et cela se voit.

Une chose m’a pourtant fait « tiquer » par rapport à cette histoire enchâssée dans la narration initiale. Comment Miguel est-il au courant des faits et gestes de Mercedes et d’Antonio? Ceux qui ont lu le livre verront qu’il est impossible pour Miguel d’avoir eu connaissance de leurs parcours. L’auteur a usé du subterfuge de l’histoire racontée par un tiers mais il y a une pièce du puzzle qui ne rentre malheureusement pas.

Cependant l’intrigue familiale est passionnante et on tourne les pages de ce roman sans s’en rendre compte.

Une dernière danse est un bon roman pour l’été. Victoria Hislop a su allier l’Histoire aux secrets de famille à la perfection! Un grand merci à Babelio et au Livre de Poche pour cette belle découverte.