Les lecteurs qui étaient déjà là à la bonne époque Semic ont probablement beaucoup d'affection pour ce vieux Top Bd qui publiait en Vf une aventure hors continuity de Hulk, intitulée Future Imparfait. En fait une des parutions les plus marquantes consacrées au géant vert, de tous les temps. On y faisait connaissance avec le Maestro, version encore plus puissante s'il en est de Hulk, vieilli et aigri, s'adonnant sans vergogne à ses plus vils penchants, et doté d'une salle des trophées conquis et arrachés à tous ses adversaires, trucidés les uns après les autres. Une image saisissante, que nous devons à la minutie de George Perez. Et bien Future Imperfect aussi est de retour, avec Secret Wars. Nous mettons le cap sur Dystopia, une zone où le Maestro peut exercer ses talents de tyran dans son château et son territoire. La résistance tente de s'organiser, mais c'est une mission quasi impossible qui attend les insurgés. Ruby Summers (issue du run de Peter David sur Facteur X), mutante doté d'une peau en quartz rubis et projetant des rafales de plasma, décide de passer à l'action après avoir fait une heureuse rencontre dans le désert : Odin, le père des dieux, ces mêmes dieux auxquels plus personne ne croit et qui ont été ravalé au rang de mythes. Présence rassurante et permettant de faire l'espace de quelques pages la jonction avec l'univers Marvel traditionnel, ce Odin peut aussi être vu comme un élément perturbateur, qui pourrait libérer Dystopia et même faire chanceler le pouvoir suprême sur le Battleword, détenu par Doom. Oui mais voilà, tout ceci n'est qu'apparence, faux semblants, ruse, et la vérité, qui éclate dans la seconde partie de ce numéro un, est aussi cruelle que réjouissante. Peter David doit bien se divertir avec ce Maestro dont il connait par coeur les codes, pour être le scénariste originel de la première mouture de Future Imperfect. On sent le fun et l'inspiration, on entrevoit là une série parmi les toutes meilleures de la grande tapisserie Secret Wars. Greg Land est le dessinateur qui succède à Perez, donc. Le style est différent, mais ce bon Greg s'en sert fort bien. Il limite ses défauts et ses tics structurels (poses ultra figées et copier coller assumés d'une série à l'autre) et parvient à transmettre une puissance, un dynamisme enviable dès que l'action s'emballe. On l'aime bien ce Maestro, presque invincible, et de surcroît intelligent, fourbe, pervers. Que des qualités quand on vise le rôle de grand méchant charismatique. Misez une pièce sur ce titre, vous n'allez pas demander à être remboursé, d'autant que le second numéro sera le prétexte à une belle bastion classique et légendaire, entre deux antagonistes de longue date. A lire aussi : Secret Wars : Planet Hulk