Chronique « Brigada (T1+T2) »

Scénario et dessin de Enrique Fernandez

Public conseillé : Adultes / ado

Style : Héroic Fantasy
Autoproduction, 2013 (T1) et juin 2015 (T2)
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L’histoire

Dans la lutte contre le terrible Voïrander, un ennemis si terrible qu’aucun être vivant n’est capable de le décrire, Ivro, maître guerrier nain, est désigné pour prendre la tête de la Brigade de Macson. Bien sur, ce n’est qu’un ramassis d’ivrognes, de brigands et de meurtriers que personne ne contrôle, mais qu’importe. Son devoir est de les mener dans le combat. Sous la protection des trois soeurs sorcières et le regard haineux des elfes noirs, la Brigade se met en marche vers le Brouillard qui entoure le Voïrander…

Le cas Fernandez

Enrique Fernandez est un auteur particulier. Ce dessinateur espagnol au dessin spectaculaire, a fait ses classes dans l’animation, avant de se lancer dans la BD en 2005.
Dès le premier album (“Les libérateurs” chez Paquet), son traitement exceptionnel de la couleur a attiré l’attention des amateurs de beaux dessins. Après avoir adapté le ‘Magicien d’OZ ‘(éditions Delcourt, David Chauvel au scénario), il sort des “one shot” en solo, puis se lance dans l’aventure de l’auto-édition sur la plate-forme de crowdfunding “Verkami”.
Proposant simultanément des éditions en plusieurs langues (français, espagnol, anglais, allemand…), Enrique réunit rapidement le financement de son premier album. Prouvant que le modèle de l’auto-édition peut être une solution pour certains auteurs de BDs, depuis 2013, il continue son travail en solo (auteur, dessinateur et éditeur).

Ce que j’en pense

Je fus un des premiers souscripteurs du projet “Brigada” sur la plate-forme Verkami. C’est donc avec un intérêt particulier et beaucoup d’espoirs que j’ai attendu les albums.
Tout d’abord, mon coté “amateur de beaux livres” fut pleinement satisfait. Grand format rigide, couverture pétante de couleur, pleins de petits suppléments, cette auto-édition n’a rien à envier à un album édité de façon “classique”.

Mais parlons contenu ! Dès la toute première page de Brigada, Enrique nous plonge dans une “fantasy” violente et épique. Nous voici embarqués dans un monde en guerre, aux enjeux surhumains. Le Voïrander, ennemis invisible (et invincible ?), la lutte de pourvoir entre une brigade de nains indisciplinés, des elfes noirs, et des sorcières au dessein incertains….Les éléments d’une grande aventure initiatique sont en place.

Pourtant, Enrique ne nous facilite pas le travail. Son découpage nerveux et complexe (allez-retours entre différentes scènes) et scènes de batailles monstrueuses se succèdent.
Heureusement avec son monde Fantasy vraiment original, il a de quoi nous tenir attentif ! A l’aise dans son scénario, il enchaîne de véritables prouesses graphiques. Combats fantastiques et scènes plus internes, il nous comble d’un dessin hyper-nerveux et dynamique rehaussé d’un traitement couleur époustouflant. Je voulais du “plein les yeux”, j’ai été servi !
Malheureusement, à la fin du premier tome, j’avais le sentiment d’être un peu perdu…

Le second tome a l’avantage d’être un peu plus pausé… Si l’audace graphique est toujours aussi présente, Enrique Fernandez prend un peu plus son temps. Enfin, il nous explique les rapports entre les différentes forces. Conflits, intérêts, suspicions, haines, tout ce petit monde se connaît et joue un jeu de dupes…
Après la longue “exposition” de 48 pages (le tome 1), les différentes histoires se mettent en place. Enfin, cet univers prend du sens. Dans la foulée, les personnages, mis en perspectives par leurs buts, deviennent attachants ou rebutants (c’est selon).
A la fin de ce second tome (sur trois), je n’ai qu’une certitude : vivement la suite !
Enfin, si vous voulez prendre le train “Brigada” en marche, passez par le blog de son auteur, pour en acheter un exemplaire numérique.

en savoir plus

• Visiter le Blog de « Brigada »
• Acheter la version numérique du second tome (directement auprès de l’auteur).