Hérakles (T3/3)

Chronique « Hérakles (T3) »

Scénario et dessin de Edouard Cour

Public conseillé : Adultes / Pré-ado (à partir de 10-12 ans)

Style : Aventure épique/Péplum
Paru chez Akiléos, avril 2015
Share

L’histoire

Alcide d’Arguilides, surnommé Hérakles, a relevé le défi de son cousin Eurysthé, roi de Mycènes. Il est sorti vainqueur des douze travaux qui lui avait été confié, mais n’est pas devenu l’égal des dieux pour autant. Comme le cauchemars du meurtre de sa famille le poursuit, il se rend de nouveau chez l’oracle pour tenter de comprendre ce que les Dieux attendent de lui ?
Mais cette dernière refuse de répondre. Rentrant dans une colère noire, il provoque la venue d’Apollon qui réclame sa mort…

Ce que j’en pense


Edouard Cour arrive au terme de son “périple graphique” à l’issu de cinq années de travail et de 450 pages ! Bien sur, tout le monde connaît (plus ou moins) les 12 travaux d’Hercule, Mais Edouard ne s’arrête pas à ce socle commun. Il va jusqu’au bout de la légende, en nous racontant “l’After” !

Les deux premiers tomes détaillaient les circonstances du défi et les “travaux” du fils de Zeus. Ils interrogeaient sur la nature divine d’Alcide, “Gloire d’Héra” (Hérakles).
Pourtant, malgré la réalisation des 12 travaux, Alcide-Herakles n’est pas devenu l’égal des dieux. Le sang versé entache durablement la conscience du demi-dieu et le poursuit, telle une malédiction. Pour épier ces (abominables) crimes, le voila vendu comme esclave à Omphale, la belle reine de Lydie. Trois années d’apaisement où il retrouve un peu de confiance et fait régner l’ordre dans la cité.
Mais dès qu’Herakles est libéré de cette servitude, le voilà reparti en guerre. Contre l’injustice et les mensonges des rois, il lève une armée pour punir sauvagement toutes les vilenies…
La furie dévastatrice qui l’accompagne nous interroge alors sur sa nature humaine. Quels sont les conséquences de nos actes ? A-t-on le droit de tuer par vengeance et/ou sentiment d’injustice ?

Edouard Cour conclût magnifiquement sa trilogie. Dans la violence et le sang bien sur (c’est un héros légendaire après tout), mais sans oublier de traiter le fond “philosophique”. Respectant l’intégralité du mythe, il nous offre une version personnelle et profondément moderne. Dialogues « parlés », découpages des planches façon “comics” (petit format, grosse pagination et peu de cases par planches), il impose un récit percutant, qui marque durablement !

123456 NextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnail

Pour cet ultime épisode, Edouard Cour a maturé son dessin. Toujours aussi tranché, il assume un trait excessif et nerveux. Le crayonné sans encrage, est expressif et laisse s’exprimer la matière. Le rehaut de couleurs (en numérique) permet d’améliorer la lisibilité. Dans les tons ocre, cela marche à merveille, en évoquant l’époque hellénistique du récit. Par contre, les couleurs de nature (les verts en particulier) semblent un peu faux.

Enfin, coté micro-ratage, la couverture (fond noir, dessin en bleu électrique) est totalement éteinte… Quel dommage, vous risquez de passer à coté de cette fin en apothéose. Alors, Ouvrez vos petits yeux et traquez la couv’ noire. Le jeu en vaut la chandelle !</BR>

Hérakles (T3/3)bouton_amazon