Donner un sens à sa mission
L’histoire :
Un convoi humanitaire en pleine guerre en Bosnie apporte son chargement aux populations. Maud et 4 autres membres de l’ONG se retrouvent dans une spirale qui les mène au-delà de leur mission.
Maud, vingt et un ans, cache sa beauté et ses idéaux derrière de vilaines lunettes. Elle s’engage dans une ONG et se retrouve au volant d’un quinze tonnes sur les routes de la Bosnie en guerre.
Les quatre hommes qui l’accompagnent dans ce convoi sont bien différents de l’image habituelle des volontaires humanitaires. Dans ce quotidien de machisme, Maud réussira malgré tout à se placer au centre du jeu. Un à un, ses compagnons vont lui révéler les blessures secrètes de leur existence.
Et la véritable nature de leur chargement.
Editeur : Editions Gallimard – 400 pages | Sortie : 10 avril 2015
L’auteur :
Jean-Christophe Rufin est membre de l’Académie française depuis 2008. Il est médecin de formation et occupa le poste de directeur d’Action contre la faim. Il participa également à l’éclosiion de Médecin sans frontière.Pendant 20 ans il a œuvré dans des ONG. Il a obtenu le prix Goncourt pour Rouge Brésil en 2001.
Mon avis :
Ce roman je l’ai découvert lors de l’émission La grande librairie sur France 5. Le thème et les mots de l’auteur m’ont tout de suite séduit. Et je n’ai pas raté l’occasion de le lire. J’ai beaucoup aimé ce livre qui nous fait voyager à la fois dans un pays en guerre – la Bosnie – et dans la vision qu’ont les humanitaires chargés d’apporter de l’aide. J’ai rapidement accroché aux différents personnages, comme Maud, jeune volontaire pleine d’idéalisme. Elle découvre au fur et à mesure de leur avancée toute la problématique de l’aide humanitaire, les choix qui doivent être fait. Dans l’équipe qui conduit les 2 camions on retrouve Lionel, le chef de mission, qui a du mal à assumer son rôle et est secrètement attiré par Maud. Puis viennent les 2 ex-militaires Marc et Alex, amis et complices. Arrivés depuis peu dans l’association ils éveillent des soupçons sur leurs motivations dans ce convoi. Soupçons et haine que leur porte Vauthier, le mécano, lui c’est du genre bourru et chercheur d’embrouilles. Petit à petit les uns et les autres vont apprendre à se découvrir, à se livrer comme se livre à eux un pays déchiré. Mais des tensions vont naître également dans cette promiscuité. On ressent toute l’ambiguïté liée à la mission, tous n’ont pas les mêmes idéaux et dans le huis-clos des cabines les choses peuvent vite dégénérer.
Ce roman nous livre de nombreux rebondissements, de ceux qui ne font pas lâcher le livre avant d’être vaincu par la fatigue. J’ai apprécié cette immersion dans un contexte de guerre avec ses aléas et sa détresse. Le regard que porte l’auteur sur le principe même de l’aide donne à réfléchir. Sans condamner l’action, il met le doigt sur les difficultés et la géopolitique qui pénalisent le bon fonctionnement de l’humanitaire.
Le style
On sent toute la maîtrise de l’auteur dans sa capacité à donner vie à ses personnages. Les pages se lisent avec facilité et on est aspiré par l’histoire. Le rythme est dynamique, haletant et les rebondissements ponctuent l’avancée du convoi. On sent toutes son expérience passée dans l’humanitaire et son authenticité ressort à travers ses mots.
Ma Note : 4/5
Mon petit point positif :
C’est un livre qui interpelle sur la difficulté des actions humanitaires lors de conflits et où la question se pose sur le rôle qu’elles doivent jouer.