L'ultime rencontre entre les univers Marvel se joue ici ! Entre ce qui reste de l'univers 616 "classique" et l'univers Ultimate, la situation est prête à exploser. Le conflit entre les héros arbitrés par Brian Michael Bendis et Mark Bagley prend un nouveau tournant, qu'on a déjà vu douze fois...
Dès le début, j'ai eu du mal avec cette mini série, qui nous promet l'affrontement de deux univers mais ne met en scène que des versions parallèles d'univers parallèles. C'est dur à suivre ? C'est normal, Bendis n'est pas particulièrement inspiré, et nous le fait bien sentir. Sans vouloir faire dans la critique aveugle de l'auteur (il signe certains de mes titres préférés régulièrement), j'ai vraiment eu du mal avec ce numéro, qui est un concentré de tout ce qui ne va pas dans certaines de ses histoires.
On retrouve donc des explications à propos de la fin du précédent numéro, à savoir le combat de deux Hulks dans une prison de haute sécurité, permettant aux détenus et au Punisher de s'échapper. Ce troisième numéro s'ouvre sur un interrogatoire qui sert de flashback un peu maladroit, et les problèmes commencent directement. Je sais que Noisy va dire que je suis de mauvaise foi, mais là, malgré des qualités évidentes sur lesquels je reviendrai à la fin, ça ne marche pas.
Bendis devait donc expliquer comment deux Hulk s'étaient retrouvés sur Ryker à se battre. Il prend quand même le temps de faire 4 pages sur une scène d'interrogatoire musclée, par un Nick Fury énervé. Si les motivations du personnage sont claires, et renvoient à son raisonnement dans les différentes sagas Ultimates (à savoir qu'il considère les héros comme un danger pour son monde), l'auteur n'y va pas de main morte pour nous montrer que Fury est en colère. Sauf qu'annoncer aussi lourdement la confrontation à venir, alors qu'on l'a déjà vue dès les premières pages de la série, ça commence mal. On enchaine ensuite sur la rencontre entre les deux Hulks, qui n'a pas non plus beaucoup de sens : le Banner Ultimate arrive pour geindre, n'amène aucun argument convaincant, ils se battent, pouf.
Alors oui, le Banner inventé par Mark Millar dans Ultimates n'est pas le même que celui du Marvel Universe classique (il est un peu plus dingue sur les bords). Mais là, j'ai eu l'impression que Bendis n'a pas voulu s'embêter à donner des arguments valables aux deux (qui sont quand même 2 génies, il faut le rappeler), et nous montre un gamin colérique. Par ailleurs, l'astuce du "je lui ai mis un coup de poing et il est tombé pile sur la prison, j'ai pas fait exprès" est vraiment paresseuse.
Paresseux, c'est ce qui résume pour moi ce numéro, et par extension cette saga. Ce troisième numéro s'ouvre sur Bruce Banner et se termine sur lui, sauf qu'au final, l'interrogatoire et le combat qui l'a précédé n'ont servi à rien. Oui, bien sûr, on sait que c'est pour amener la confrontation finale. Sauf que ça fait trois numéros qu'il tente de le faire, trois numéros qu'on sait que ça va se faire, et que l'histoire n'avance pas. Montrer une énième fois que les univers se détestent n'équivaut pas à raconter la suite d'une bonne histoire. En prime, la rencontre entre les deux Punishers est ridicule au possible, en ne proposant aucun dialogue ou intérêt. Et puis sérieusement, vous allez vraiment me faire croire que le Punisher se fait avoir par un couteau alors qu'il a le doigt sur la gâchette ? Vraiment ?
C'est d'autant plus dommage quand on voit que le numéro propose de bonnes choses. Certains dialogues sont sympathiques, Bendis écrit toujours un Tony Stark agréable, et certaines scènes sont intéressantes dans la mise en scène, notamment les disputes entre Fury et Stark (dans une pièce avec une douzaine de personnes, ce sont les deux seuls à parler...). Bagley, qu'on sent un peu fatigué, fait quand même toujours bien son travail, et arrive à rendre un script bavard intéressant visuellement.
Ultimate End #3
Marvel Comics * Par Brian Michael Bendis & Mark Bagley * $3.99
Plus la saga avance, et moins j'ai d'espoir que ça devienne vraiment bien, ou vraiment intéressant. Le concept ne tient pas debout, l'histoire n'avance pas assez, et Bendis se perd sans une bonne ligne directrice. Un des grands travers de l'auteur...